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Metz : qui est derrière le Cabinet noir de Facebook?


William Pierre a créé la page du Cabinet noir en été 2017 avec quatre autres personnes qui souhaitent garder l’anonymat (Photo Karim Siari, le Républicain Lorrain).

Les problèmes de stationnement, il en est question une fois sur deux sur la page Facebook du Cabinet noir de Metz…

Les prunes à 135 € pour stationnement gênant, la gestion calamiteuse du prestataire Indigo, le tout payant : ces posts sont assortis de commentaires acerbes. Mais il est aussi question des poubelles, en vrac ou en feu ; de la vente des bâtiments de la Comédie ou encore du monopole du cinéma. Toutes les problématiques soulevées par les élus de la droite messine – de Nathalie Colin-Oesterlé à Emmanuel Lebeau, en passant par Christine Singer ou Jérémy Aldrin – sont relayées sur le site.

Le fondateur, William Pierre, 28 ans, se défend d’être la voix de l’opposition locale. Certes, le Messin a été encarté à droite dans sa prime jeunesse. Ses études d’économie et de droit à Paris l’ont « éloigné de cette sphère qui (lui) pompait l’air ». Dès lors, il gère sa société de communication et n’est plus d’aucun parti. Sa page, insiste-t-il, « est apolitique. On veut une parole libre ».

Il l’a créée l’été dernier. « La décision de supprimer 1 800 places de stationnement et la généralisation du macaron qui pénalise les quartiers résidentiels ont choqué les gens ». William a lancé une pétition qui a cartonné. « Fort de 5 000 signatures, j’ai rencontré Guy Cambianica. Nos arguments ne sont pas passés ».

Sur Twitter et sur Facebook, le collectif du Cabinet noir de Metz est rentré en action. « On a choisi ce nom car on veut parler des coulisses. À Metz, il y a des affaires, comme celle de la Comédie », lâche l’administrateur à qui on a reproché d’avancer masqué. Avec William, quatre autres personnes traquent les doléances des habitants et les tweets des élus. « Elles restent anonymes pour ne pas qu’on s’en prenne à elles. Moi, j’ai eu des menaces. »

Beaucoup d’élus de droite dans les abonnés

Les abonnés – beaucoup d’élus de droite – ne sont que 212. Le compte a été suspendu parce qu’il utilisait le logo de la mairie de Metz. Il est encore limité. Cependant, de nombreux internautes consultent la page sans toujours s’y afficher. « Sur Twitter, on a 150 000 vues par mois », affirme William.

Pour répondre aux critiques de partialité, le collectif a voulu offrir une tribune aux élus de la majorité sur des problématiques locales. Seul Jean-Michel Toulouze, adjoint aux finances, a joué le jeu. « Les autres ont annulé ou n’ont pas répondu ! » Quant au maire Dominique Gros, il veut bien « recevoir le citoyen mais pas le collectif ».

Le collectif sort parfois de la toile pour s’ériger en justicier. C’est le cas quand il « remercie » la Ville, la préfecture et la police « pour le sérieux porté à l’affaire « marave challenge » » et enjoint la population à faire le 17 « en cas de comportement suspect provenant de jeunes lycéens ». Ou encore lorsqu’il appelle Allô mairie, arguments juridiques en main, pour faire évacuer des poubelles abandonnées dans un lieu privé.

En avril, le Cabinet noir prévoit de manifester avec le Casam (collectif des associations sportives des Arènes de Metz) contre les suppressions des places aux Arènes. Bientôt, il créera une association. « Notre but, c’est de donner la parole à tous et de promouvoir une vraie démocratie ». Vaste programme.

Céline Killé (Le Républicain Lorrain)

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