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La Lorraine accro au CO2…


Le secteur des transports est à l’origine d’un tiers d’émissions de GES en Lorraine. (Photo : RL)

Elle produit de l’énergie, son tissu industriel reste dense… la Lorraine figure sur le podium national des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.

Certes, entre 2002 et 2012, il y a eu un mieux que l’Observatoire régional de l’énergie évalue à moins 25 %, soit plus de 1 000 kilotonnes de gaz à effet de serre (GES) que le territoire n’a pas envoyé dans l’atmosphère durant cette décennie. Néanmoins et en dépit de cette amélioration, la Lorraine reste un gros émetteur du cocktail de polluants contre lequel la planète est actuellement mobilisée à Paris/Le Bourget. Dans le contexte événementiel de la COP 21, Air Lorraine a pris l’initiative de proposer ce rappel très utile pour lutter contre le dérèglement climatique.

Alors pourquoi notre région a-t-elle émis en 2012, 31 millions de tonnes de GES, dont 87 % de CO 2 , chiffre qui correspond environ à 13,4 tonnes par habitant et par an quand, pour la même période, un Français n’a rejeté que 5,7 tonnes/an ? « Le poids toujours important de la production d’énergie et du secteur industriel », répond Jean-Pierre Schmitt, le directeur de l’outil lorrain de surveillance de la qualité de l’air. « Rien que la fourniture d’électricité équivaut à 33 % des émissions de GES contre 11 % à l’échelle de l’Hexagone », ajoute le spécialiste. Une situation corrélée à la présence de plusieurs centrales électriques dont le nucléaire de Cattenom, qui exportent leur production sur le réseau national ou à l’étranger.

En France, la Lorraine figure donc, avec le Nord Pas-de-Calais sur le podium des régions les moins vertueuses en matière d’émissions de dioxyde de carbone et dans une moindre mesure de méthane (CH4) (les fameux pets de vaches), ou de protoxyde d’azote (N20), ces deux gaz étant liés aux activités agricoles. Mais avec une baisse de 25 % de ses rejets de GES en 10 ans, la région a respecté l’un des objectifs du Plan climat européen qui avait fixé à -20 % la réduction de CO 2 à atteindre à l’horizon 2020. Un point positif qu’elle doit à son industrie « qui compte à hauteur de 70 % de la diminution », précise Jean-Pierre Schmitt.
Route

« L’accroissement des mesures réglementaires antipollution, l’alimentation des centrales thermique à partir de gaz naturel et non plus de charbon et enfin la crise économique, le jeu des délocalisations qui a conduit à la fermeture de nombreux sites très polluants comme dans le bassin sidérurgique expliquent cette tendance ». Pour les autres postes d’émissions de GES, la région stagne : « On note toutefois une légère embellie dans le domaine du résidentiel tertiaire où le rejet moyen par habitant oscille autour d’1,9 tonne/habitant/an contre 1,5 t/h/an en France. Un phénomène à rapprocher des incitations fiscales accordées aux économies d’énergies ».

Quant aux transports routiers, « ils progressent peu dans le bon sens et restent émetteurs d’un bon tiers des rejets, malgré les normes imposées aux nouvelles motorisations. Car si les voitures polluent moins, ce bénéfice est annihilé par le nombre croissant de véhicules sur les routes », observe le directeur d’Air Lorraine. « Au-delà de l’effet de serre, ce phénomène contribue à aggraver la pollution de l’air avec cette fois des incidences directes sur la santé humaine ».

P. C.

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