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Florange : la galère d’une famille ukrainienne


Cinq mois après son arrivée, Olena peine à se loger. Une condition indispensable pour trouver du travail. (photo RL/Phlippe Neu)

Olena et ses enfants ont fui l’Ukraine en mars dernier. Mais depuis, la famille vit dans la galère faute de logement et de travail.

Hébergée à Florange, la famille originaire de Kharkiv (nord-est de l’Ukraine) tente désormais de se construire un avenir en France. Un souhait qui se heurte aux lourdeurs administratives et à la difficulté de trouver un logement et un travail.

Elle se sert d’une application mobile pour communiquer dans sa langue maternelle. Pour résumer au mieux son quotidien éprouvé. Olena, sa mère Ludmila et ses deux enfants, Leo (7 ans) et Micha (3 ans) vivent depuis cinq mois dans un appartement indépendant aménagé dans une arrière-cour à Florange, une maison qui accueille habituellement des artistes en résidence : l’Atelier. Ils ont été accueillis en urgence le 12 mars dernier par Mathieu Haussy, le directeur des animations culturelles de la commune. «C’est un ange…», glisse d’emblée Olena, consciente de la responsabilité qu’il a endossée. «Il nous consacre tout son temps et sa charge est immense vis-à-vis de nous. Cela nous met mal à l’aise. Nous lui en sommes extrêmement reconnaissants, comme à la France qui nous accueille et aux nombreuses personnes qui nous ont aidés», rapporte-t-elle.

«Recommencer notre vie ici»

Depuis son arrivée sur le sol français, les choses ont changé pour la famille ukrainienne. Olena sait désormais que son avenir s’inscrira ici, en Lorraine. Son appartement de Kharkiv est, semble-t-il, intact mais les bombardements incessants sur deuxième ville d’Ukraine rendent le retour inenvisageable pour l’instant. «Nous n’avons nulle part où aller. Nous avons donc réalisé que nous nous devrions recommencer notre vie ici, en repartant de zéro.»

Cadre en Ukraine, Olena sait qu’elle ne pourra pas retrouver un poste similaire en France ou au Luxembourg. Elle se dit prête à accepter un emploi peu qualifié. Pour décrocher un poste, il lui faut toutefois trouver un logement pérenne. Or, les lourdeurs administratives et sa situation particulière complexifient la tâche.

«On frappe à toutes les portes»

«On ne peut prétendre qu’à un logement social, or les services sociaux ne savent pas tout le temps répondre à nos questions spécifiques et on les sent parfois passifs. On se renseigne sur les forums d’entraide, on frappe nous-mêmes à toutes les portes mais c’est très compliqué. On essaie d’apprendre le français mais cela ne va pas aussi vite qu’on le souhaiterait», indique-t-elle.

Mathieu, qui la soutient dans ses démarches, confirme ses propos : «Plus ça avance, et plus je me sens impuissant et dans l’incapacité de les aider. Cette complexité administrative n’est pas adaptée à l’urgence de la situation.»

En attendant de pouvoir «recommencer à vivre», la famille prend son mal en patience. «Nous n’avons pas le droit de mourir moralement», murmure Olena. Même si le traumatisme est encore vif. Le 14 juillet dernier, les détonations du feu d’artifice ont réveillé des souvenirs douloureux. Tout comme l’alarme incendie, qui hurle chaque premier mercredi du mois…

Damien Golini (Le Républicain lorrain)

Un commentaire

  1. La complexité administrative, un des fléaux de notre voisin du sud, est l’une des raisons et non la moindre de la décadene accélérée que vit le France depuis une quarantaine d’années avec grosse accélération depuis une dizaine d’années.
    Cette inefficacité des bureaucrates doit bien coûter à la France 5 à 6 points de PIB par an. Soit 250 à 300 milliards.
    En pure perte.

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