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Double meurtre de Montigny-lès-Metz : Henri Leclaire renvoyé aux assises


Double meurtre de Montigny-les-Metz : Henri Leclaire, manutentionnaire qui a avoué le crime avant de se rétracter, lors de sa mise en examen, à Metz. (photo archives RL / Anthony Picoré)

Coup de tonnerre judiciaire ! Trente ans après les meurtres de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, à coups de pierres sur le talus SNCF de la rue Venizelos à Montigny-lès-Metz, deux juges d’instruction messins viennent de renvoyer Henri Leclaire devant les assises de la Moselle. Le sexagénaire rejoint Francis Heaulme sur le banc des accusés.

Heaulme-Leclaire, l’hypothèse d’une complicité des deux hommes avait pris du poids en 2014, au moment du premier procès du tueur en série pour les crimes odieux de septembre 1986. Deux témoins de dernière minute avaient apporté un certain nombre d’éléments troublants fragilisant la position de Henri Leclaire, loin d’être un inconnu de ce dossier. L’ancien magasinier qui travaillait à l’époque à deux pas de la rue Venizelos s’était accusé le premier du double meurtre des enfants de 8 ans, avant d’être mis hors de cause. Depuis son ombre plane au-dessus de l’affaire malgré ses multiples dénégations.

Témoignages

L’un des témoins affirme qu’il était présent le long de la voie de chemin de fer le jour des faits, et portait un tee-shirt blanc souillé par une matière rougeâtre. L’autre se souvient de cet instant où Henri Leclaire avait revécu « la scène. Il avait attrapé les enfants » pour les secouer. Plus encore ? « Ce n’est pas moi », a toujours répété le sexagénaire. D’autres personnes entendues ces deux dernières années rapportent que les deux hommes se connaissent, contrairement à ce qu’ils affirment depuis le départ.

Le procureur de la République de Metz avait considéré, dans son réquisitoire, qu’il n’y avait pas là matière à juger Leclaire pour meurtre. Les juges d’instruction font une autre lecture du dossier.

À moins d’un appel de la défense, deux hommes seront donc jugés dans quelques mois par la cour d’assises de la Moselle pour l’un des plus grands mystères judiciaires français. Francis Heaulme, le routard du crime, et Henri Leclaire, un sexagénaire au casier vierge.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)

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