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[Double meurtre de Montigny] Francis Heaulme : « Je ne me rappelle pas »


Francis Heaulme dit ne plus se souvenir de grand-chose datant du jour des faits. C'était il y a plus de 30 ans maintenant... (photo AFP)

Lors de son procès, Francis Heaulme a été mis en difficulté, mercredi, par le président de la cour d’assises. Le président de la cour d’assises a interrogé le prévenu concernant des éléments troublants sur le double meurtre de Montigny-lès-Metz il y a trente ans. À chaque fois, le tueur en série n’a pas pu répondre et a évoqué des trous de mémoire.

Peu disert depuis l’ouverture de son procès pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz le 28 septembre 1986, Francis Heaulme a été interrogé deux fois hier et a répondu en boucle  : « Me rappelle pas. » « On m’a posé beaucoup de questions… le 28, moi j’ai dit, je ne me rappelle pas, mais il y a des jeunes qui m’ont lancé des cailloux. C’est tout », a commencé l’accusé.

La cour venait d’entendre des témoins expliquer que Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, avaient l’habitude de jeter des cailloux depuis le talus SNCF sur lequel leurs corps ont été retrouvés, le crâne défoncé à coups de pierre. Heaulme affirme qu’il a reçu ces cailloux, mais qu’il n’a vu personne et est reparti sur son vélo.

« Mais vous avez dit à plusieurs reprises que vous êtes monté sur le talus. Et que vous avez vu les enfants morts », tente le président, évoquant d’anciens interrogatoires du «routard du crime». « Oui j’ai dit ça. Mais je me rappelle presque plus… » « Mais à votre grand-mère, selon les gendarmes, vous auriez dit  : « Ces enfants-là qui me jettent des pierres, je les aurai. » » « Je ne me rappelle pas avoir dit ça. Je ne les ai pas touchés, c’est pas moi. » « Mais vous avez dit ça à votre grand-mère un jour? » « Un jour, un jour… je ne me rappelle plus .» Un interrogatoire décousu, comme celui qui aura lieu en fin de journée, lorsqu’il est interrogé sur une lettre anonyme, envoyée à la police quelques jours après le crime.

Une visite curieuse à l’hôtel de police

«Monsieur le président, j’écris pas comme ça. Moi j’écris petit, là c’est grand », explique-t-il à la barre, le courrier entre les mains. Dessus, un visage dessiné, et quelques mots, qui laissent entendre qu’un homme, « teint pâle » était près du talus. « Moi je dessine pas comme ça, je sais pas dessiner », ajoute-t-il. « Je sais pas dessiner. Quand j’écris, j’écris pas grand, j’écris petit .» « Quelque chose m’a toujours beaucoup intrigué », continue le président, passant à l’hospitalisation de Francis Heaulme, à Metz, le lendemain des meurtres.

« Vous sortez de l’hôpital, et à 20  h  40, vous êtes au commissariat de Metz. Qu’est-ce que vous allez faire à l’hôtel de police? » « Me rappelle pas .» « Que vouliez-vous dire aux policiers à ce moment-là? » « Je sais pas », répond Heaulme, haussant le ton. « En tout cas, les registres ont une bonne mémoire. On sait qu’à 20  h  40, vous êtes à l’hôtel de police… » « Me rappelle pas .»

« Et les pompiers reviennent vous chercher. Deux fois vous êtes transporté à (l’hôpital) Sainte-Croix », ajoute le président, précisant que le nom de Heaulme ne figure pas dans la liste demandée aux hôpitaux à l’époque. « Me rappelle pas… » « Mais Montigny, ce n’est pas moi! », ajoute celui qui a toujours nié les meurtres. « Je ne vous pose pas cette question, je vous demande si vous vous souvenez avoir été hospitalisé deux fois, et ce que vous êtes allé faire à l’hôtel de police. » « Je ne me rappelle pas. »

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