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Une vraie poudrière

Le Moyen-Orient se trouve-t-il une nouvelle fois au bord du gouffre ? Vu la rhétorique de guerre employée par les États-Unis du président Donald Trump, plus rien n’est à exclure. Les attaques récentes de pétroliers dans le détroit d’Ormuz n’ont fait qu’augmenter les risques de voir exploser cette région, qui reste une vraie poudrière. Un conflit armé va en effet faire voler en éclats tous les efforts diplomatiques concédés ces dernières années.

La signature de l’accord sur le programme nucléaire iranien a marqué un tournant. Les experts indépendants confirment que Téhéran respecte ses engagements. Cela n’a cependant pas suffi à Donald Trump, qui n’a pas hésité à déchirer l’accord. Ce n’est pas un secret que certains de ses collaborateurs veulent l’extermination de l’Iran. Même si les plus modérés l’emportent jusqu’à présent, une escalade semble cependant en cours.

Plus que jamais, les hauts responsables politiques devraient pourtant agir «la tête froide», comme l’a souligné hier le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. De retour de son congé maladie, Jean Asselborn a été immédiatement confronté à du très lourd. «Nous sommes des ministres des Affaires étrangères. Notre mission est d’éviter des guerres», a encore souligné le chef de la diplomatie.

Malheureusement, le manque d’unité fait que l’UE ne pèse toujours pas assez sur le plan international, d’autant plus que le Royaume-Uni s’est rallié à Washington. Tous deux se disent convaincus que l’Iran est responsable de l’attaque des pétroliers. Encore une fois, des experts neutres émettent des doutes.

Jean Asselborn conclut toutefois qu’une guerre est peu probable. Rien ne nous dit cependant que les États-Unis ont appris de leurs erreurs de la guerre en Irak. Lancé sur des fausses accusations, le bras de fer militaire était vite remporté. En même temps, la terre brûlée a permis à l’État islamique de se former. La répétition d’un tel scénario va à nouveau se solder par un important coût humanitaire, qui ne sera certainement pas réglé par les États-Unis…

David Marques

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