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Remède de cheval

Nous parlons aujourd’hui beaucoup d’indépendance énergétique. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et la mise en place d’un train de sanctions sans précédent contre Moscou, l’Europe tente de se passer du pétrole et du gaz russes. Le sevrage est difficile et nous coûte cher.

Nous le voyons tous quand nous faisons le plein à la pompe ou lorsque nous regardons nos factures. Mais nous ne pouvions faire autrement. Ne rien faire aurait permis de remplir un peu plus les caisses du Kremlin qui aurait pu financer plus facilement sa guerre contre les Ukrainiens. Cet effort et, disons-le, ce sacrifice ont été en grande partie acceptés par la population. Tous les pays européens le disent : le continent doit être indépendant énergétiquement.

Ce combat de l’indépendance énergétique a complètement éclipsé une autre lutte tout aussi importante : notre indépendance médicale. Après la crise du coronavirus, notre continent a vu les limites de son système. Masques et matériel médical produits à l’autre bout du monde, principes actifs des médicaments ou médicaments eux-mêmes fabriqués dans des laboratoires situés bien loin de nos frontières…

Les belles paroles postpandémiques sont aujourd’hui bien loin et la relocalisation de ces usines un peu spéciales sur le continent est encore bien trop timide. Pourtant, combien d’articles de presse annonçant des pénuries de tel ou tel médicament contre des maladies chroniques (diabète…) ? Combien de restrictions ponctuelles concernant l’achat de paracétamol ou d’autres gélules que l’on trouve normalement facilement en pharmacie ? Combien de mises en garde des professionnels de santé annonçant des pénuries d’anesthésiants par exemple ? Le monde médical, plein de ressources et d’imagination, doit gérer ces épisodes. Les patients, eux, doivent prendre leur mal en patience ou s’adapter à une nouvelle posologie.

Concernant le marché de l’énergie, les bouchées doubles semblent avoir été mises. Mais pour nos médicaments, cela semble un peu plus compliqué apparemment. Il serait temps que l’Union européenne et nos représentants aient la même pugnacité pour résoudre ce problème qui est passé au second plan dès que le Covid-19 s’est éloigné. Et le coût n’est pas une excuse.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Je ne suis pas sûr que nous soyons vraiment indépendants énergétiquement: Car entretemps, les statistiques montrent que Putin nous vend le gaz liquéfié, transité par la Turquie ou un autre état tiers!
    Et en ce qui est du médicament, voilà tout le problème des état mercato-libéraux que nous sommes, qui cherchent à la fois le beurre et l’argent du beurre: à savoir, lecoût de production le plus bas (généralement en Asie) pour maintenir une fiscalité et des cotisations basses, et une certaine sécurité d’aprovisionnement… Hélas, il faudra faire un choix!

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