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«L’indépendance sauvée»

«Quand les premières unités allemandes franchissent la Moselle, la Sûre et l’Our le matin du 10 mai (1940), elles rencontrent un pays préparé à une invasion, mais impuissant face à la machinerie de guerre qui l’oppose. Après quelques escarmouches, les forces de l’ordre luxembourgeoises sont contraintes de rendre leurs armes. La neutralité luxembourgeoise vient d’être violée une deuxième fois en l’espace de même pas 25 ans.»

Ces quelques lignes – à retrouver sur le site internet officiel du Luxembourg – résonnent différemment depuis le 24 février 2022. Il suffit de changer quelques mots pour se plonger dans le cauchemar des Ukrainiens : «Quand les premières unités russes franchissent le Dniepr et le Donetsk le matin du 24 février (2022), elles rencontrent un pays préparé à une invasion.» Heureusement, la comparaison historique s’arrête là. Du moins au bout de 365 jours de guerre. Car, si l’intégrité ukrainienne a bien été violée par la Russie, les Ukrainiens n’ont pas encore été contraints de rendre les armes.

D’autres parallèles existent pourtant. «Pour le Luxembourg, l’épreuve sera la plus dure de son existence parce que l’occupant vise à rééduquer la population pour en faire une partie du Reich», peut-on encore lire sur luxembourg.lu. Le sort de l’Ukraine et surtout les intentions de la Russie ne sont pas différents. Hitler visait la germanisation de la population luxembourgeoise, Poutine veut la russification de la population ukrainienne. Une illustration suffisante pour ridiculiser la justification du président russe, qui croit «dénazifier» l’Ukraine…

«Le Luxembourg qui, au cours du XXe siècle, a lui-même été victime à deux reprises d’une invasion, ne se résoudra jamais à un monde dans lequel la force prime le droit», clame le gouvernement dans une déclaration publiée vendredi. La résistance des Luxembourgeois contre l’occupant allemand sera commémorée ce dimanche. Les Ukrainiens font, eux aussi, preuve d’un courage sans faille. Il faudra les soutenir jusqu’au bout pour que les livres d’histoire de nos deux pays puissent partager une même conclusion : «À la fin du conflit, une partie du pays est en ruine et les morts et disparus se comptent par milliers, mais l’indépendance aura été sauvée.»

Un commentaire

  1. Marie-Paule Feiereisen

    Très juste commentaire,
    Malheureusement.

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