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L’heure n’est pas à la fête

Vendredi, la Russie a lancé une nouvelle attaque massive contre des sites énergétiques en Ukraine (lire aussi en page 6). La salve de missiles est très probablement une réponse à la tournée européenne du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Aussi bien à Londres qu’à Paris et Bruxelles, il a exhorté ses alliés à fournir rapidement et en plus grande quantité des armes, dont des missiles de longue portée et des avions de chasse.

On ne pourra jamais assez répéter que l’Ukraine est dans son bon droit quand elle se défend, en utilisant aussi pour cela des équipements militaires fournis par des pays amis. Il faut également continuer à dénoncer sans cesse les crimes de guerre commis par la Russie de Vladimir Poutine. La destruction d’infrastructures civiles et, pire encore, les massacres commis contre des citoyens innocents ne peuvent en rien être justifiés.

Réunis vendredi à Luxembourg, le Premier ministre Xavier Bettel et son homologue finlandaise, Sanna Marin, n’ont pas manqué d’appuyer ces évidences. L’invitée nordique a fait un pas de plus en insistant sur le fait qu’il fallait fournir «tous» les moyens dont l’Ukraine a besoin pour faire battre en retraite l’agresseur russe. Ces mots gagnent en importance si on se rappelle que la Finlande partage une frontière commune de 1 300 km avec la Russie.

La même Sanna Marin a pris la lourde décision de revoir de fond en comble la politique de sécurité nationale de la Finlande en demandant l’adhésion de son pays à l’OTAN. Mais, comme ce fut déjà le cas début décembre en Australie, la Première ministre a aussi été amenée, cette fois au Grand-Duché, à quitter le sentier politique pour parler vie nocturne. Depuis sa publication en août dernier, la vidéo d’une sortie privée continue à hanter Sanna Marin. Dans une émission australienne, elle avait cité Xavier Bettel comme son premier choix, parmi ses homologues, pour aller faire la fête. À Luxembourg, l’occasion était trop belle pour ne pas rebondir dessus…

Attention. Personne ne remet en question le droit d’un chef de gouvernement de se changer les idées. Vu le lourd contexte actuel, thématiser encore et toujours les loisirs d’un responsable politique semble un brin déplacé. Car l’heure n’est certainement pas à la fête. Et comme l’affirme à juste titre Xavier Bettel : «Si elle avait été un homme, il n’y aurait pas eu d’histoire.»

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