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Les bonnes questions du Brexit

Au cœur de la caricaturale campagne du Brexit se sont glissées de vraies questions sur l’Union européenne. Pas celles qui remettent en cause la gestion des migrants ou la politique sécuritaire de l’UE mais plutôt des questions de fond, de celles qui mériteraient d’être posées sur la table dans tous les pays de l’Union.

L’Angleterre est un cas à part, peut-être, mais les partisans du Brexit n’ont de cesse de s’attaquer aux lobbies de Bruxelles, jusqu’à l’outrance parfois. Ils aiment aussi à interpeller leurs partisans à propos de la machine européenne, lourde, trop lourde, et souvent inefficace. Et ce n’est pas parce qu’ils sont anglais qu’il ne faut pas les écouter, bien au contraire.

Soixante ans après la signature du traité de Rome, l’Europe se heurte à un plafond de verre, incapable de se réformer et entêtée dans ses errements. L’union économique a atteint des objectifs qui ont simplifié la vie de millions d’Européens, avec la fin des barrières douanières et la création de la monnaie unique. Schengen a simplifié les déplacements de tout un chacun. Il s’agit là de réussites techniques, presque évidentes. Dans le même temps, l’Europe sociale n’est restée qu’au stade des discours, quand l’Europe politique a été abandonnée à des techniciens.

Commission, Parlement, Conseil sont autant d’instances qui n’ont pas de réalité pour le citoyen européen. Il ne sait plus qui décide quoi et il est convaincu, souvent à raison, que les lobbies font la loi. Au lieu de renforcer les liens qui unissent les pays européens, le continent se déchire, depuis des années, autour de la fiscalité, des déficits publics et autres questions financières qui ne font pas tout, loin s’en faut.

Aujourd’hui, l’idéal européen doit être incarné. Il doit offrir un visage, pour ne pas dire une réalité politique, à l’exercice du pouvoir. Le mode d’élection du président de la Commission européenne, le choix de ses commissaires, ont sans doute vécu. L’Europe a besoin d’un modèle politique viable qui lui donnera une nouvelle dynamique. Tel est le signal envoyé par le référendum sur le Brexit.

Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)

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