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Grande Région : un pas décisif

Un pas décisif a été franchi, mardi, avec la présentation du projet «Mmust» : Belges, Luxembourgeois et Français ont adopté un outil commun d’aide à la décision politique sur le transport. La dimension de ce «petit pas» est géante : les élus s’accordent à dire que les frontières sont devenues un frein à la mobilité, et qu’il n’est plus possible d’envisager des solutions uniquement nationales. Cette «Grande Région», si décriée pour son caractère abstrait, est bien une réalité.
Les élus ont également convenu qu’il faudrait «parvenir à une vision commune de l’aménagement du territoire» (Jean Rottner, le président du Grand Est) au-delà de la question des transports. Ce que n’a pas nié le ministre François Bausch : «Voyons le Luxembourg comme un formidable moteur pour un ensemble plus vaste, comme la place financière de Francfort l’est pour son voisinage.» Le maire de Metz, Dominique Gros, a eu le tact de ne pas employer le mot crispant de rétrocession fiscale. Mais de renchérir : «Donnons-nous les moyens [à la Grande Région] d’aider le Luxembourg» dans son effort de métropolisation. Entre les lignes : l’exemple de Francfort me va, accélérons sur le développement d’un espace commun!
Si l’on va dans ce sens-là, l’accord de Paris, malgré des cofinancements trop timides, constitue aussi le début d’une relation nouvelle. «Concrète», a insisté François Bausch. Non pas une finalité, à entendre les interlocuteurs du débat de mardi. Reste que l’horloge tourne. Et reste, comme l’a souligné le conseiller eschois Dan Codello, à penser la Grande Région comme une entité humaine et culturelle. Pourquoi ne pas suggérer l’apprentissage du luxembourgeois du côté français, par ailleurs formidable porte d’entrée vers la langue allemande? Pourquoi ne pas renforcer les échanges universitaires entre Belval, Metz-Nancy, Liège et Sarrebruck? Comment redorer l’image de la Wallonie et de la Lorraine, à tort écornée? Bref, comment barrer la route à un populisme qui, par nature, prospère sur les inégalités et les frontières trop marquées.

Hubert Gamelon.

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