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Frieden, un fin stratège

Nommé il y a une bonne semaine formateur du nouveau gouvernement, Luc Frieden en aura surpris plus d’un. À commencer par le choix de définir la lutte contre la pauvreté comme une des priorités du prochain gouvernement. Soulignons aussi l’accent mis sur la lutte contre le changement climatique. En troisième lieu, citons l’engagement formel pour maintenir, voire renforcer, le dialogue social, à la fois avec le patronat, et les syndicats, qui n’avaient pas tardé à exprimer leurs inquiétudes par rapport à la politique que mènera un gouvernement conservateur-libéral.

Après avoir été à l’écoute de la société civile, les véritables négociations de coalition vont désormais commencer entre le CSV de Luc Frieden et le DP de Xavier Bettel. Le formateur a tenu à ne pas brusquer les organisations qu’il a souhaité consulter en amont. En mettant en avant le social, le climat et le dialogue social, Luc Frieden semble aussi avoir voulu lever les doutes sur un recul des ambitions politiques dans ces trois domaines, après que le LSAP et déi gréng ont été écartés du pouvoir. Néanmoins, il se confirme que l’approche sera différente. La question environnementale sert d’exemple. Hier, le formateur a clairement souligné que la lutte contre le réchauffement climatique et la crise de la biodiversité ne doivent pas freiner le développement du pays. Il cite la croissance de l’économie et la construction de logements, en misant notamment sur une simplification administrative, qui devrait surtout avoir trait à des obligations environnementales. Est-ce que le DP sera prêt à s’engager sur cette voie, après avoir renforcé son profil «vert» pendant ces cinq dernières années ?

On a pu remarquer, dès le départ, la volonté du CSV de trouver une juste balance entre les intérêts des uns et des autres. Le DP n’est pas en reste, même s’il a confirmé, par exemple, sa volonté de lutter de manière plus décidée contre la spéculation foncière. Est-ce que ce principe suffira à mener la «nouvelle politique» promise par le futur Premier ministre chrétien-social ?

En attendant, il faut constater que Luc Frieden se présente en fin stratège. Le plus dur reste pourtant à venir. Une fois assermenté, des décisions plus tranchantes devront sans doute être prises.

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