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[Basket] Le Sparta dans les temps


Max Logelin et le Sparta réussissent un début de saison correct.  (Photo : jerry gerard)

APRÈS LA 4e JOURNÉE EN LBBL Malgré deux courtes défaites de suite contre Etzella et samedi face au T71, Bertrange ne s’affole pas.

Après quatre journées, le Sparta compte presque autant de victoires que lors de la phase aller de la saison dernière. Avec désormais un bilan de 2-2, Victor Stein et ses coéquipiers sont, comme tant d’autres équipes, dans le ventre mou d’un classement où la hiérarchie tarde à s’établir.

Mais s’ils comptent autant de victoires que de défaites, les Bertrangeois auraient tout aussi bien pu avoir un voire deux succès de plus. En effet, après avoir échoué d’un rien au Deich face à Etzella (75-74), ils ont été battus d’un souffle par le spécialiste en la matière, le T71 qui, depuis le début de la saison, n’a jamais gagné/perdu par un écart de plus de trois points. Et ce fut encore le cas samedi, dans la salle Niki-Bettendorf, où les Spartamen ont payé deux entames de mi-temps ratées. Notamment le retour des vestiaires avec un 0-13 qui a fait très mal.

Même si, par la suite, ils se sont repris et qu’ils ont même abordé la dernière minute avec un point d’avance, c’est finalement Dudelange qui a eu le dernier mot. Christophe Flammang, le coach bertrangeois, oscillait entre satisfaction et un brin de colère. La satisfaction au niveau de l’attitude et de l’engagement de ses hommes : «Je suis content du développement de l’équipe. Malgré nos problèmes de blessure (NDLR : ils ont perdu pour la saison Colin Braun, Mike Feipel, blessé de longue date, ne reviendra pas avant encore plusieurs mois ainsi que leur Américain Austin Rotroff, joueur de 2,08 m autour de qui l’équipe était basée, mais qui s’est gravement blessé au bout de quelques jours au Luxembourg) qui font qu’on a souvent du mal à l’intérieur. Mais on sait gérer. On a des ups and downs, mais on revient avec une superbe attitude.»

«Avoir trois Américains sur le terrain, ça ne donne aucune perspective chez les jeunes»

Et de la colère par rapport à ce qui se passe sur les parquets luxembourgeois depuis le début de saison. Lui, instituteur dans le civil et fervent défenseur de l’éducation et de la formation, fulmine en voyant qu’on s’asseoit désormais doctement sur la règle tacite qui veut qu’on ne joue pas avec plus de deux non-JICL, soit des joueurs formés au Luxembourg, à la fois. Dans les statuts, il est en effet stipulé qu’on a le droit de jouer avec trois non-JICL et si l’année dernière, elles n’étaient que quelques formations à s’en tenir à la loi sans forcément tenir compte de son esprit, désormais ce n’est plus du tout le cas.

Et le Sparta en a fait les frais samedi : «Je serais OK si Nelly (NDLR : Stephens) n’était que remplaçant. Mais à certains moments chauds du match, Dudelange a joué avec les trois Américains en même temps. J’ai dit au président du T71 que je ne trouvais pas ça bien. Et que l’excuse de dire qu’ils ont perdu des joueurs n’était pas recevable. Nous, on doit faire sans Nicolas Toussaint, Colin Braun et bien sûr Mike Feipel, mais on trouve des solutions. Avoir trois Américains sur le terrain, ça ne donne aucune perspective chez les jeunes. Et après, on se plaint qu’ils ne veulent plus jouer au basket !»

Flammang, vent debout contre les 3 US en même temps

Une situation qui horripile le technicien : «Personne n’ose critiquer personne. Maintenant, c’est quelqu’un de la FLBB qui tape les textes sur RTL. Tout le monde se cherche des excuses. Walferdange dit qu’il n’a plus d’argent pour engager une équipe féminine, mais en même temps, ils recrutent des Américains très chers. L’an passé, ils ont gagné le titre cadets contre nous. Et je ne vois aucun de leurs cadets sur le terrain. Il faudrait que les consignes soient claires. Qu’elles soient les mêmes pour tout le monde. Il ne faut pas oublier qu’on est une ligue amatrice. Le but, c’est de former les jeunes. De donner du plaisir. Je me rappelle l’euphorie du basket dans les années 2000 avec seulement un pro. Avoir trois Américains, ça n’a de sens que si on s’engage en Eurocup!»

Son coup de gueule passé, Christophe Flammang revient sur le match. Et il ne tient absolument pas à se servir de la présence des trois Américains comme d’une excuse : «Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas les battre. D’ailleurs, on était très près d’y parvenir. On sait qu’on est assez forts pour le faire. En début de match, on se concentre trop sur King, leur grand, qui est très fort. Et sur Mc Folley. Du coup, on était trop loin des Luxembourgeois qui ont mis des tirs. Par la suite, on change un peu la défense et on revient. Mais après la pause, on revient avec 10-15 % d’intensité en moins. Ils nous mettent un 0-13. On recolle encore, ensuite, c’est du 50-50. On commet quelques erreurs individuelles. Mais si tu veux gagner un match comme cela, tu dois éviter de te retrouver dans une telle situation, à devoir continuellement courir après le score.» Et de conclure : «On aurait pu être à 4-0, on est à 2-2 comme beaucoup d’autres équipes. Tout le monde est très proche. La plupart jouent avec trois Américains sur le parquet. On doit se battre pour essayer d’aller en play-offs.»

Le Sparta reste sur sa ligne

Yannick Verbeelen se montre, pour sa part, relativement confiant : «Je ne suis pas inquiet. En vrai, on fait un début de saison correct. On gagne les matches qu’on doit gagner. Après, Etzella reste une bonne équipe même si perdre d’un point, c’est frustrant. Et samedi, ce match, on peut et on doit le gagner. Mais ce n’est pas dramatique pour autant. Avec notre début de saison catastrophique de l’année dernière, on a appris à ne plus paniquer.» Et d’ajouter : «Ils sont plus physiques que nous. Victor (Stein) fait du bon boulot, mais eux peuvent faire des rotations, ce qui complique la donne.»

Le Sparta, qui avait déjà décidé de jouer sans pro durant la saison covid sans montée ni descente, reste sur sa ligne. Avec un Max Logelin qui a grandi année après année, qui est désormais dispensé des matches espoirs et seul meneur titulaire de l’équipe et qui est certainement l’un des tout meilleurs joueurs de ce début de saison. Un Yannick Verbeelen toujours aussi précieux et qui a lui aussi décroché une place méritée en équipe nationale. Sans oublier les jeunes. On pense au grand Tom Germeaux : «Il a 18 ans et mesure 2,02 m. Il sait jouer à l’intérieur, mais je le fais jouer comme meneur en espoirs et cadets. Contre Etzella, il a défendu pendant dix minutes contre un Américain, il était chargé de prendre Sturdivant contre Contern. C’est comme cela qu’on fait progresser un jeune. En le lançant dans le bain en première mi-temps, pour lui donner confiance.» Ou encore à Isak Semedo Linder : «Il a beaucoup progressé sur ces 12 derniers mois. Surtout en défense. Il est très athlétique, très intense. Il doit trouver son rythme pour mettre ses tirs et prendre plus de responsabilités en attaque au bon moment. Quand tu es jeune, tu dois d’abord jouer en défense et mettre les shoots ouverts quand tu entres en jeu. Le prochain pas, c’est de créer en prenant les bonnes décisions. C’est aussi pour cela qu’il joue en espoirs, pour prendre davantage de responsabilités.»

Et quand on sait qu’il y avait encore sur le banc de très jeunes éléments qui sont là pour goûter à l’équipe première, on se dit que la formation bertrangeoise se porte bien. Et que s’il n’en reste qu’un, le Sparta sera celui-là!

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