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Frein défectueux

Les images sont encore gravées dans nos mémoires. En mars et avril 2020, les bouchons interminables ont fait place à des rues désertes. Le confinement a eu pour effet que de nombreux automobilistes assidus ont découvert la mobilité douce. Les ventes de vélos ont explosé.

Malheureusement, la mortalité routière n’a pas diminué l’an dernier. Ni le confinement ni le télétravail n’ont pu empêcher que le nombre de tués passe de 22 à 26 (+18 %). La Belgique (-22 %), la France (-21,4 %) et l’Allemagne (-10,6 %) ont fait bien mieux. Le plus tragique est que ce sont les trois cyclistes ayant trouvé la mort sur nos routes qui pèsent lourdement dans le bilan. Il est à noter que deux des trois amateurs de deux-roues sont morts après avoir percuté un arbre. Ils avaient tout simplement perdu le contrôle de leur vélo. Le troisième est décédé après avoir lourdement chuté aux abords d’un chantier.

À ce bilan viennent s’ajouter quatre piétons et sept motards qui ont perdu la vie sur les routes. Plus de 50 % des accidents mortels ont donc concerné les usagers considérés comme vulnérables. Contrairement aux occupants des véhicules motorisés (voitures, camionnettes, poids lourds), ils ne disposent pas d’un habitacle pour atténuer les chocs. De plus, un cycliste et un motard ne portaient pas de casque lors de leur accident. La faute n’est donc pas à imputer uniquement aux automobilistes. Mais les conducteurs de véhicules à quatre roues ne sont pas exempts de tout reproche. Il suffit de jeter un regard dans le rétroviseur de sa voiture. Respecter la vitesse maximale peut être interprété comme une provocation par des chauffards trop pressés. Dans chaque tunnel ou chantier, des dépassements se font à vitesse élevée.

Les radars fixes et mobiles – largement conspués au début – ont contribué à endiguer les accidents mortels provoqués par des excès de vitesse. Le permis à points a, lui aussi, fait ses preuves. Il reste toutefois du chemin à faire. Le fait que le Luxembourg est le seul pays – si on le compare à ses trois voisins – à ne pas avoir vu la mortalité routière baisser en 2020 doit interpeller. Le simple renvoi vers l’évolution positive enregistrée depuis 2013 (-42 % de décès) n’est pas suffisant pour réparer le frein défectueux.

David Marques

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