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Et rebelote

Le gouvernement luxembourgeois ne cesse de le marteler : la fermeture d’une frontière ne peut en rien arrêter la propagation du coronavirus. Et pourtant, l’Allemagne – et plus particulièrement la Sarre – menace une nouvelle fois de contrôler fortement sa frontière avec le Grand-Duché.

Le ministre-président sarrois, Tobias Hans, avait déjà fustigé en janvier la réouverture au Luxembourg des commerces et de la culture. Il est vrai que la communication de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, n’était pas très nette à ce moment-là. Alors qu’elle comptait mettre l’accent sur le maintien de restrictions assez strictes (couvre-feu, limitation des visites en privé, etc.), le grand public aura surtout retenu la reprise dans le commerce et dans le secteur culturel. Le réseau diplomatique a dû s’activer pour remettre les choses au clair.

Quelques semaines plus tard, ce même Tobias Hans revient à la charge. Cette fois, la propagation des variants du Covid-19 constitue le point de départ pour justifier de nouvelles restrictions aux frontières. La Moselle française compte aujourd’hui plus de 300 cas du variant sud-africain. Au Luxembourg, le Laboratoire national de santé (LNS) a annoncé vendredi que le variant britannique est désormais la principale lignée qui circule dans nos travées. Le chiffre brut de 35,2 % peut effrayer. Mais cette fois, aussi bien le gouvernement que le LNS ont eu le réflexe de souligner que le séquençage est très ciblé et non représentatif pour le pays dans son ensemble. Il faut espérer que ce message arrive jusqu’à Sarrebruck, mais aussi à Metz et Paris. Vendredi soir, la ministre Paulette Lenert devait encore échanger avec son homologue français, Olivier Véran.

Il devient de plus en plus clair que la pression exercée par les pays voisins influence le chemin emprunté par le Luxembourg pour endiguer la propagation du Covid-19. Il ne s’agit cependant pas du seul critère qui est pris en compte. Ces derniers jours, les chiffres d’infections sont repartis à la hausse. L’inconnue des variants reste aussi importante. À défaut de pouvoir émettre plus de perspectives, la devise doit rester de limiter la casse.

David Marques

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