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USA : ce qui peut changer pour les entreprises avec Joe Biden


Joe Biden souhaite au total investir 2 000 milliards de dollars en quatre ans pour les énergies renouvelables, l'électrification des transports et la recherche dans les nouvelles technologies. (illustration AFP)

L’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, qui a par exemple promis un soutien fort aux énergies propres ou une hausse du salaire minimum, peut changer la donne pour certains secteurs économiques.

L’ampleur des changements dépendra toutefois de la reprise, ou non, du contrôle du Sénat par les démocrates, qui se jouera le 5 janvier lors d’une double élection partielle dans l’État conservateur de Géorgie.

La lutte contre la pandémie
Le président élu en a fait sa priorité numéro un. A court terme, les restaurants, magasins, entreprises de loisirs, compagnies aériennes pourraient pâtir de nouvelles mesures de restrictions. Un nouveau plan de soutien à l’économie devrait en limiter l’impact, même si son envergure dépendra fortement du contrôle du Sénat.

Le déploiement rapide d’un vaccin, comme celui développé par Pfizer et BioNTech qui a montré selon ces groupes son efficacité à « 90% » dans l’essai de phase 3, la dernière avant une demande d’homologation, pourrait aussi changer les choses.

La finance
De nombreuses entreprises ont profité de la baisse du taux d’imposition des entreprises de 35% à 21% décidée par Donald Trump en 2017, mais les banques en ont particulièrement fait leurs choux gras. La remontée de ce taux à 28%, défendue par Biden, devrait rogner leurs bénéfices. Même si cette mesure n’est pas formellement dans leur programme, Joe Biden comme sa vice-présidente Kamala Harris ont aussi exprimé leur soutien à une taxe sur les transactions financières.

Le président élu devrait aussi redonner du pouvoir au Bureau de la protection financière des consommateurs, une agence indépendante créée après la crise financière de 2008-2009 mais depuis longtemps dans le collimateur des républicains et de l’industrie bancaire. Il pourrait également revenir sur plusieurs règlements détricotés par l’administration Trump comme ceux défendant les consommateurs face aux prêts prédateurs ou aux discriminations.

Les énergies
Le nouveau président ambitionne une économie sans émissions d’ici 2050. Pour y parvenir il souhaite notamment une électricité propre en 2035, ce qui implique la fin de l’utilisation du charbon à cette fin.

Son programme prévoit aussi d’interdire les nouveaux permis de forage de pétrole et de gaz sur les terres appartenant à l’État ainsi qu’en pleine mer. Biden ne compte pas en revanche interdire la technique controversée de la fracturation hydraulique pour l’exploitation du pétrole et gaz de schiste, mais seulement de bloquer la délivrance de nouveaux permis sur les terres appartenant à l’État.

Joe Biden souhaite au total investir 2 000 milliards de dollars en quatre ans pour les énergies renouvelables, l’électrification des transports et la recherche dans les nouvelles technologies. Il souhaite dans le même temps faire adopter de nouvelles normes sur les émissions qui toucheraient les véhicules roulant au carburant, qui constituent encore l’immense majorité des voitures vendues aux États-Unis.

La santé
Biden veut défendre, et étendre, la grande réforme du système de santé Obamacare, que l’administration républicaine a tenté d’amoindrir, en créant notamment une nouvelle option de système d’assurance-santé géré par le secteur public, qui concurrencerait les assureurs privés.

Le futur président veut aussi proposer plusieurs mesures permettant d’abaisser le prix des médicaments, en permettant par exemple aux gérants du programme public d’assurance-santé pour les plus de 65 ans (Medicare) de négocier les prix ou en autorisant les patients à commander des médicaments à l’étranger.

Les industriels
Trump a bousculé les relations commerciales des États-Unis à coups de tarifs douaniers sur des centaines de milliards de marchandises, conduisant à la hausse des prix de nombreux produits et à des mesures de rétorsion.

Si Biden devrait être plus prévisible sur le sujet que l’actuel locataire de la Maison Blanche et ses tweets impromptus, sa position ne va pas forcément changer du tout au tout. Un certain adoucissement des relations avec la Chine, marché-clé pour de nombreux secteurs, pourrait être favorable à des entreprises comme Airbus et Boeing. A plus long terme, il veut imposer une taxe sur les entreprises délocalisant des emplois pour fabriquer des produits vendus aux États-Unis.

Les services aux consommateurs
Joe Biden souhaite augmenter le salaire horaire minimum à 15 dollars, ce qui augmenterait le pouvoir d’achat des salariés aux bas revenus mais rognerait les profits de certains secteurs, dans la restauration notamment : les serveurs étant rémunérés en partie par les pourboires, leur salaire minimum est plus bas dans de nombreux États.

Le cannabis
Joe Biden a promis de décriminaliser la consommation de cannabis dans le cadre d’une réforme du système pénal. Il a indiqué sa préférence pour la dépénalisation de sa consommation pour usage médical au niveau fédéral, mais pas sa dépénalisation totale.

LQ/AFP

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