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Refus du droit au télétravail : des considérations économiques aussi


Un resto à midi ? Plus on compte de télétravailleurs, moins il y a de clients (Photo d'illustration : AFP).

Avec le débat à la Chambre qui s’est tenu lundi sur le télétravail, on sait désormais que la situation devrait perdurer comme avant : tout reposera sur le bon vouloir de l’employeur. Le débat à la Chambre a mis en lumière des considérations qui repose également sur la protection de l’Horeca.

Selon le CES, les effets du télétravail actuel ont un impact important sur le secteur de la restauration, surtout en milieu urbain et du centre.
Sur base des chiffres de l’emploi en 2019, l’emploi intérieur total de 460 000 personnes est composé de 258 100 résidents et de 201 900 frontaliers. En supposant que 45 % des résidents, soit 116 145 personnes, et 40,5 % des frontaliers, soit 81 769 personnes exercent une fonction administrative ne requérant pas forcément une présence continue, un maximum de 197 914 personnes seraient en mesure de télétravailler.
En admettant de façon réaliste que ces personnes travaillent quelque 220 jours par an et recourent en moyenne une fois par semaine au télétravail, les déplacements physiques diminueraient de 8 708 216 allers-retours sur l’année (220/5 x 197 914). Cela correspondrait à quelque 40 000 allers-retours de moins par jour ouvrable avec des effets sensibles au niveau de la mobilité.
Cette hypothèse aurait également un impact économique non négligeable pour la restauration et les commerces locaux. Ainsi, l’Horesca estime que la consommation journalière d’un salarié sur son lieu de travail correspond à environ 25 euros dans le secteur de l’Horeca et 15 euros dans les autres commerces, soit 40 euros par jour. L’Horesca conclut que le télétravail pourrait faire reculer le chiffre d’affaires du commerce local concerné d’environ 350 millions d’euros par année (8 708 216 x 40).
Selon l’Horesca, cette baisse de recettes se traduirait dans son seul secteur par une perte de plus de 2 000 emplois, de 17 millions d’euros en cotisations sociales, de 10 millions d’euros de TVA et près de 6 millions d’euros de retenue d’impôt sur salaires. Ces impacts estimés sont bien inférieurs à la réalité de l’année 2020 où le télétravail et les autres réticences et restrictions dues au Covid-19 ont engendré dans le secteur Horeca une baisse de plus de 50 % du chiffre d’affaires sur les mois de juin et juillet 2020.

Geneviève Montaigu

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