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Google achète 1,64% de Bissen


20170731 Luxembourg - Bissen, panneau d'entrée d’agglomération © Editpress/Max Echternkamp - Photo montage Le Quotdien

Depuis lundi soir, la firme américaine est propriétaire de 33,7 hectares de terrain à Bissen, une première étape vers l’installation d’un gigantesque centre de données.

Google Benelux a annoncé hier après-midi dans un communiqué laissant planer un certain suspense avoir «sécurisé 33,7 hectares de terrain dans la commune de Bissen, au Luxembourg». Un peu plus tard, le Premier ministre, Xavier Bettel, et Étienne Schneider, le ministre de l’Économie, ont organisé une conférence de presse pour confirmer que la firme américaine était en train de procéder au transfert de propriété devant notaire afin d’acter l’achat de 33,7 hectares de terrain dans la commune de Bissen, soit environ 1,64 % du territoire de la commune.

Pourtant en septembre dernier, Jos Schummer, bourgmestre de Bissen, ne voulait pas précipiter les choses.

Pour les deux hommes forts du gouvernement, Xavier Bettel et Étienne Schneider,  «cet achat est une grande étape en vue du projet de Google d’installer un centre de données au Luxembourg. Si c’est un succès pour le gouvernement, cette étape n’est qu’une partie du processus et nous allons continuer à y travailler», ont souligné tour à tour les deux hommes.

Cette annonce montre que le géant d’internet Google n’a pas renoncé à construire un gigantesque centre de données au Grand-Duché, sans pour autant confirmer avoir fait son choix sur la future installation d’un gigantesque centre de données en Europe. Pour rappel, Google possède déjà plusieurs centres de données en Europe (deux data centers à Dublin, un aux Pays-Bas, en Finlande et en Belgique).

Un rôle de facilitateur

Pourtant, le géant d’internet est nettement en retard sur ses concurrents puisqu’il ne possède, officiellement, que 13 centres de données alors qu’Amazon, Microsoft et IBM dominent le secteur avec chacun plus de 40 centres de données.

Les chiffres du projet de Google, qui souhaite augmenter ses capacités en stockage de données en Europe afin de soutenir ses ambitions et l’avènement du cloud et de l’internet, laissent rêveur puisque l’on parle d’un investissement d’un milliard d’euros et de la création d’environ 300 emplois au Luxembourg.

Xavier Bettel et Étienne Schneider n’ont pas souhaité s’avancer sur les détails de cette acquisition foncière, ni sur le prix ni sur la suite du processus. «L’État n’a pas acheté de terrain pour Google. Nous avons juste joué le rôle de facilitateur entre les propriétaires et l’entreprise américaine», ont indiqué les deux ministres.

D’ailleurs, Xavier Bettel a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une opération d’une entreprise privée. «Le prix d’achat concerne une entreprise privée. Tout comme le choix de venir y installer un centre de données. C’est également à Google de décider des étapes à suivre.»

Une nuance qui a son importance puisque dans sa communication, la firme américaine précise n’avoir pris aucune décision sur ce dossier et souhaite «s’assurer d’avoir des options pour continuer à s’étendre en Europe si son activité de centre de données l’exige».
Une façon comme une autre de cultiver le suspense.

Une manœuvre subtile

En novembre dernier, de passage au Luxembourg dans le cadre des «Luxembourg Internet Days», deux jours de conférences sur les problématiques du secteur numérique luxembourgeois, Thierry Geerts, directeur de Google pour la Belgique et le Luxembourg, avait balayé d’un revers de la main les questions portant sur le dossier du centre de données au Luxembourg en affirmant à un journaliste du Wort : «Vous êtes obsédés par ce data center, alors que cela ne crée quasiment pas d’emplois, contrairement à la digitalisation des entreprises qui devrait aboutir à la création de 80 000 emplois au Luxembourg.»

Difficile de ne pas croire à une petite manœuvre subtile du directeur de Google pour le Benelux. Il faut dire que depuis juillet dernier et l’annonce quelque peu précipitée d’Étienne Schneider sur le dossier Google, le sujet n’avait quasiment plus été évoqué par les différents intervenants.

Jeremy Zabatta

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