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Energies renouvelables : le Luxembourg devra augmenter son quota


En termes de production d’énergie éolienne, le Luxembourg occupait, l’an dernier, la 14e place parmi les 27 États membres de l’UE. (Photo : afp)

Un accord a été trouvé pour augmenter, d’ici 2030, la part des renouvelables à 42,5 % dans la consommation énergétique. Le Luxembourg devra augmenter son quota de 25 % à 35 %.

Il s’agit d’un volet clé de l’ambitieux plan climat européen, baptisé «Fit for 55». Hier, les États membres et le Parlement européen se sont accordés pour quasiment doubler la part des renouvelables dans la consommation énergétique. Plus concrètement, l’accord fixe l’objectif contraignant d’au moins 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation européenne d’ici 2030, un quasi-doublement du niveau actuel d’environ 22 %. Il s’accompagne d’un niveau cible «indicatif» de 45 % que les États s’efforceront d’atteindre.

«Les renouvelables contribueront à notre souveraineté énergétique en réduisant les importations fossiles et allègeront les factures», a salué Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne en charge de la mise en œuvre de l’«European Green Deal».

L’ONG Bureau européen de l’environnement a cependant regretté un objectif «faible et dépassé», alors que «les scénarios modélisés montrent que 50 % sont possibles et recommandés pour respecter l’Accord de Paris».

Turmes : «Un pas important pour le climat»

Le ministre luxembourgeois de l’Énergie, Claude Turmes, salue, par contre, la conclusion de cet accord politique, arraché au bout d’une ultime nuit de négociations ardues. L’Union européenne disposerait désormais «de signaux clairs de réglementation et d’investissement pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables». «L’accélération du développement des énergies renouvelables est un pas important pour notre climat, et également pour notre industrie. Je salue en particulier l’augmentation de l’objectif visant à porter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale de l’UE de 32,5 % à 42,5 % d’ici 2030», souligne le ministre de déi gréng, cité dans un communiqué. 

Le nouvel objectif européen forcera aussi le Grand-Duché à revoir ses ambitions climatiques à la hausse. «Le Luxembourg visera probablement un objectif de 35 % d’énergies renouvelables en 2030», avance un communiqué. Le plan Énergie-Climat de 2020 avait fixé comme objectif initial un quota de 20 % d’énergies renouvelables.

De fait, l’UE est déjà sur la bonne trajectoire. Après avoir doublé depuis 2004, la part des renouvelables est, «dans les conditions actuelles», en passe d’atteindre 45 % d’ici 2030, voire 50 % «en cas de soutien accru», estimait fin février le cabinet Ember, relevant notamment la croissance exponentielle du solaire.

En 2020, le Luxembourg a atteint son objectif fixé à 11 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique. L’année d’après, le pourcentage a pu être augmenté à 11,7 % d’énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie finale, tous secteurs confondus. «Ce chiffre total doit être analysé sous l’angle de l’étroitesse de son territoire et de l’importance du secteur des transports (et surtout le tourisme à la pompe) dans la consommation d’énergie nationale», précise le ministère de l’Énergie. 

Le Luxembourg
en bonne position

Le potentiel pour développer encore davantage la production d’énergies renouvelables serait bien présent au Grand-Duché. Dans le domaine du photovoltaïque, le Luxembourg occupait, en 2021, la 4e place sur 27 en termes de production d’électricité. Dans le domaine de l’éolien, le Luxembourg occupait, l’an dernier, la 14e place parmi les 27 États membres.

L’accord européen prévoit désormais d’accélérer les procédures d’autorisations, avec l’établissement de «zones dédiées» où les autorités nationales seront tenues d’approuver sous 18 mois maximum les nouvelles installations d’énergies renouvelables.

L’UE prévoit 49 % de renouvelables dans la consommation énergétique des bâtiments, avec une trajectoire progressive de verdissement pour le chauffage et le refroidissement. Dans les transports, les États devront d’ici 2030 soit réduire de 14,5 % l’intensité des gaz à effet de serre grâce aux renouvelables, soit atteindre 29 % de renouvelables dans la consommation finale d’énergie du secteur.

Le nucléaire fait de la résistance

L’accord trouvé hier tient compte du rôle du nucléaire pour produire de l’hydrogène décarboné, en dépit de la résistance de plusieurs pays, dont le Luxembourg.

Le consensus prévoit un assouplissement de l’objectif imposé à l’industrie d’utiliser, d’ici 2030, au moins 42 % d’hydrogène renouvelable sur l’ensemble de l’hydrogène consommé. L’objectif pourra finalement être réduit de 20 % pour les États où la part «fossile» dans la consommation d’hydrogène sera inférieure à 23 %. De plus, la contribution obligatoire à l’objectif global de 42,5 % de renouvelables dans l’UE devra être remplie.

Le ministre luxembourgeois de l’Énergie met en avant les objectifs industriels convenus pour l’hydrogène renouvelable. «Je suis content que la tentative de dernière minute de diluer cet objectif ait été contenue et limitée à un rabais possible beaucoup plus restreint que ce que souhaitaient les pays pro-nucléaires», souligne Claude Turmes, cité dans un communiqué de presse.

Au départ, la France et ses alliés réclamaient un traitement égal entre hydrogène renouvelable et «bas carbone», une ligne rouge pour une frange de pays (Allemagne, Espagne, Autriche et Luxembourg), qui refusaient d’encourager le nucléaire dans un texte dévolu aux énergies vertes. Ils y voyaient le risque d’un ralentissement des investissements dans les renouvelables.

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