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Économie circulaire : Kronospan investit 330 millions et crée 100 emplois à Sanem


L'entreprise spécialisée dans l'industrie du bois devient «Rifkin compatible». Elle investit 330 millions d'euros pour adopter l'économie circulaire avec baisse des émissions de CO2 et production d'énergie renouvelable. (photo LQ)

La société d’origine autrichienne Kronospan, installée à Sanem depuis 1994, va moderniser son site et investir 330 millions en deux phases avec l’économie circulaire comme objectif affiché.

Quand il n’a pas la tête dans les étoiles, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a les deux pieds sur terre et, ces derniers temps, à Sanem plus précisément. La bonne vieille industrie du bois y a encore un bel avenir et c’est l’entreprise familiale d’origine autrichienne Kronospan qui vient combler ses espoirs de développement industriel. Et elle a tout pour plaire.

La société qui emploie 250 personnes sur son site de Sanem va investir jusqu’à 330  millions d’euros dans son développement dirigé vers l’économie circulaire avec une première phase de 170 millions d’euros d’ici 2020 et la création d’une centaine d’emplois. C’est du lourd pour le ministère de l’Économie qui a contribué à hauteur de 10 millions d’euros au titre de sa participation à des projets de recherche et des investissements en termes d’économie d’énergie.

« Ce projet ne doit pas seulement viser une modernisation du site, mais également une nette diminution de notre production de CO 2 », souligne Peter Stadler, le directeur de Kronospan Luxembourg. Ce n’est pas tout. Ce même projet inclut la construction d’une centrale de cogénération « qui sera en fait trigénération », comme le précise Simone Polfer, directrice du département recherche et innovation au ministère de l’Économie qui a travaillé sur le dossier avec son collègue ingénieur Jean Offermann.

L'annonce a été faite au ministère de l'Économie, vendredi en fin de matinée. Autour du ministre, les responsables de Kronospan Luxembourg, qui ont proposé un projet que le gouvernement ne pouvait pas refuser. «Rifkin compatible», comme le qualifie Étienne Schneider. (photo LQ)

L’annonce a été faite au ministère de l’Économie, vendredi en fin de matinée. Autour du ministre, les responsables de Kronospan Luxembourg, qui ont proposé un projet que le gouvernement ne pouvait pas refuser. «Rifkin compatible», comme le qualifie Étienne Schneider. (photo LQ)

« La centrale produira non seulement de l’électricité et de la chaleur, mais aussi du froid », précise encore Simone Polfer. Mais toute cette opération permettra surtout au gouvernement de se rapprocher des 11  % d’énergie renouvelable qu’il doit injecter dans son réseau d’ici 2020 car Kronospan, à elle seule, va lui fournir un cinquième de cette énergie en biomasse, alors que le site utilisera sa propre énergie pour sa production.

« Une usine comme celle-là tourne 8  000 heures par an et produit de l’énergie renouvelable, alors qu’une éolienne très bien exposée va tourner 2  000  heures maximum. Quant à l’énergie photovoltaïque, elle ne produit que 950  heures par an », compare Simone Polfer. Comme on le disait, le projet avait tout pour plaire au ministère de l’Économie.

Le boom des maisons passives

Si Étienne Schneider qualifie le projet de la société autrichienne Kronospan de « Rifkin compatible », c’est aussi parce qu’elle utilise des produits de bois recyclés, des résidus et, en dernier recours seulement, des bois dans le respect de l’éthique, en provenance des forêts de résineux de toute la Grande Région. Et plus encore, Kronospan qui améliore toujours ses procédés de fabrication va développer son industrie 4.0 pour optimiser encore davantage ses coûts de production.

Ses produits phares sont les planches et panneaux OSB (Oriented Strand Board), ou panneaux à lamelles minces orientées, qui s’imposent dans la construction des maisons passives. La société est leader sur ce produit avec 4 millions de m 3 produits annuellement sur les 6  millions produits en Europe. Le seul site du Luxembourg en livre quelque 220  000  m3 .

Actuellement, Kronospan doit faire venir de ses autres sites européens 20  % des besoins pour le seul Grand-Duché dont la demande progresse de 10 à 15  % par an. « Ce bois est cinq fois plus résistant », explique Jean Offermann, ingénieur et conseiller au ministère de l’Économie.

Plus la production augmente et plus les prix baissent, ce qui fait qu’actuellement, une maison passive de 140 m 2 peut être montée en quelques jours pour un prix de 300  000 euros, alors qu’il fallait encore compter 500  000 euros pour la même structure en bois il y a quelques années.

Les investissements prévus par Kronospan à Sanem prévoient d’installer une nouvelle ligne pour développer un autre produit sur lequel se reposer en cas de variation du marché. « Kronospan est aussi un des plus importants producteurs de résine et veut créer une entité au Luxembourg. C’est encore nouveau et le dossier n’est pas encore instruit. Mais c’est une bonne nouvelle! », conclut Simone Polfer.

Ce projet est aussi un heureux événement pour le maire de Sanem, Geoges Engel, qui se souvient du mécontentement de certains de ses administrés quand la société autrichienne a ouvert son site luxembourgeois près de chez eux. « Nous travaillons ensemble en toute transparence et beaucoup d’améliorations ont été apportées. Ce projet répond à nos attentes en matière d’économie circulaire, de recyclage et de diminution des émissions de CO 2 , c’est un investissement pour le futur et l’ancien crassier de Sanem/Differdange a encore beaucoup de potentiel », a conclu le député-maire de la localité.

Geneviève Montaigu

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