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Bezos, dont l’entreprise Amazon est implantée au Luxembourg, soutient une hausse de l’impôt


Le champion de l'évitement fiscal soutient la hause d'impôt sur les sociétés voulu par Biden... comment prendre ce message ? (photo : AFP).

« Nous soutenons une hausse de l’impôt sur les sociétés », a assuré le fondateur d’Amazon Jeff Bezos mardi dans une déclaration publiée par son groupe sur Twitter, quelques jours après que Joe Biden s’est plaint qu’Amazon ne paye pas d’impôts sur les bénéfices.

Le président américain souhaite augmenter les impôts des Américains les plus riches et sur les sociétés, notamment pour financer un plan d’investissements de quelque 2.000 milliards de dollars dans les infrastructures.

Il a assuré mercredi dernier qu’il n’avait « rien contre les millionnaires et les milliardaires » tout en critiquant les « plus grandes entreprises du monde, dont Amazon », qui « utilisent diverses astuces juridiques et ne paient pas un seul centime d’impôt fédéral sur les bénéfices ». Le journal français l’Obs faisait les calculs en 2016 : le siège luxembourgeois d’Amazon avait déclaré pour 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires et avait été taxé à hauteur de 22 millions d’euros. « C’est abusif, mais c’est légal ! », expliquait alors au journal Eric Vernier, spécialiste des paradis fiscaux.

« Nous soutenons la vision du gouvernement de Joe Biden qui veut faire des investissements audacieux dans les infrastructures américaines », a affirmé Jeff Bezos, l’homme le plus riche au monde avec une fortune estimée à plus 188 milliards de dollars selon Forbes.

Le géant du commerce en ligne est dans le viseur de la nouvelle administration démocrate mais aussi des élus des deux partis depuis plusieurs années, qui voient d’un mauvais oeil son immense pouvoir sur l’économie américaine et donc aussi sur la politique.

« Nous avons hâte de voir le Congrès et le gouvernement se réunir pour trouver une bonne solution, qui soit équilibrée et maintienne ou même fortifie la compétitivité américaine », a ajouté M. Bezos.

Le deuxième plus grand employeur américain a quasiment doublé son bénéfice net à 21 milliards de dollars en 2020, grâce à l’explosion de la demande en temps de pandémie.

Mais la pression politique monte pour freiner le groupe de Seattle, dans l’Etat de Washington. Plusieurs autorités fédérales enquêtent sur de potentiels abus de position dominante de la part d’Amazon et d’autres mastodontes des technologies.

Joe Biden a nommé des experts anti-monopoles au plus haut niveau et affiché son soutien à un mouvement de création d’un syndicat dans un entrepôt du groupe en Alabama. Ce serait une première pour Amazon aux Etats-Unis en cas de succès.

Le locataire de la Maison blanche compte ramener les impôts sur les sociétés à 28% alors que ceux-ci avaient été abaissés de 35% à 21% sous l’ère Donald Trump.

Selon lui, cela permettra de générer 1.000 milliards de dollars de recettes supplémentaires pour l’Etat sur 15 ans.

« En 2019, une analyse indépendante a révélé qu’il y avait 91, j’insiste, 91 entreprises faisant partie (…) des plus grandes entreprises du monde, dont Amazon, qui utilisaient diverses astuces juridiques et ne payaient pas un seul centime d’impôt fédéral sur les bénéfices », avait-il déploré.

AFP et LQ

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