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[Autofestival] Car’tell : «L’expérience, sans la propriété»


Des membres de The Car'tell, au mode de vie urbain, n'utilisent pas de voiture par conviction écologique, mais aiment rouler des mécaniques les week-ends. En Morgan, par exemple. (crédit photo : The Car'tell)

The Car’tell trace la route. Novateur, ce club privé propose de s’offrir «des voitures géniales» sans contraintes et de profiter de moments de détente entre amis.

En 2016, Renaud Kieffer et Marie Guerre ont lancé The Car’tell, un concept unique au Luxembourg destiné aux amateurs de belles mécaniques. Ce club privé permet de conduire des voitures d’exception sans les contraintes qu’elles occasionnent au quotidien et de rencontrer des gens autour d’une passion commune. Son fondateur nous en dit plus.

Quel est le concept de The Car’tell ?

Renaud Kieffer : The Car’tell est un club privé dans le sens anglo-saxon du terme. Il n’est pas accessible à tous. Nous pratiquons une sélection qui garantit une notion de privilège à nos membres qui s’acquittent d’une cotisation annuelle dont le prix n’est pas exclusif. Nos membres profitent d’une voiture de manière moins onéreuse que si elle leur appartenait. Même si nos cotisations vont de 3 000 à 8 000 euros, ce n’est pas énorme si on compare ces sommes aux coûts d’assurance, de dépréciation, de fonctionnement, de parking et d’achat d’une voiture.

Pourquoi ce processus de sélection ?
Comme il s’agit d’un club, nous essayons de trouver des personnes qui peuvent s’entendre entre elles. C’est très important. Il faut vous rendre compte que nous confions des voitures de luxe à des inconnus. Nos membres doivent pouvoir se faire confiance entre eux pour que nous survivions. Dans un sens, ils investissent dans le club, c’est la raison pour laquelle il est de notre devoir de sélectionner les gens qui nous rejoignent. Ce n’est pas exclusif par le prix, c’est exclusif par le fait de conserver une communauté qui fonctionne.

Cette communauté est-elle limitée en taille ?
Elle va atteindre un maximum sur le Luxembourg du fait de l’espace limité. En rajoutant des membres, nous ajoutons des voitures pour que le taux de disponibilité soit toujours bon. Nous estimons devoir nous arrêter à 130 ou 140 membres. Actuellement, nous comptons 90 membres après presque trois ans d’ouverture. Nous occupons une niche. Pour être attiré par notre offre, il faut pouvoir se détacher du concept de propriété. Le Luxembourg est le pays d’Europe où sont vendues le plus de voitures de sport. Les gens ont tendance à acheter une voiture même s’ils ne l’utilisent pas, juste pour dire que c’est la leur. Vouloir l’expérience sans la propriété, c’est avoir une mentalité rare.

Quel profil ont vos membres ?
La grande majorité de nos membres est étrangère. Il peut s’agir d’expatriés arrivés au Luxembourg il y a trois mois ou de gens arrivés il y a 30 ans. Ils sont intégrés et cherchent un cadre plus international où rencontrer des gens. C’est la raison pour laquelle la langue véhiculaire au sein du club est l’anglais. Cela fait du bien à tout le monde et il n’y a pas d’exclusion. Une quinzaine de membres sont des jeunes femmes célibataires sans voiture. Elles viennent pour rencontrer des gens sans l’aspect networking ni le côté fille seule dans un bar.

Quel usage les membres font-ils des voitures ?
Leur usage correspond à une activité qu’ils ont planifiée. Prenons notre Rolls-Royce par exemple, les membres ne la choisissent pas pour le plaisir de conduire, mais pour marquer le coup à l’occasion d’un évènement comme le festival Tomorrowland. D’autres ont reçu en cadeau un week-end dans un Relais & Châteaux en France et s’y rendent en Porsche Speedster. Les voitures sont des accessoires pour se faire plaisir dans un cadre plus vaste que la conduite uniquement. Ils ont le plaisir de la voiture sans les contraintes. Pas de contraintes, pas de frais non planifiés, si ce n’est l’essence. C’est mieux que d’acheter une « ancêtre » et d’avoir des surprises mécaniques qui coûtent cher. Nos membres s’amusent. Nous leur évitons des contraintes de temps et ils ont le choix du véhicule.

Quelle est la voiture la plus demandée ?
En 2018, c’était la Rolls. L’effet de nouveauté a joué. Quand une voiture ne sort pas ou plus assez, nous la vendons. Trente pour cent de la flotte est là temporairement. Les plus appréciées sont la Cobra et la Morgan.

Comment sélectionnez-vous vos voitures ?
Nous choisissons des voitures que nos membres ne s’achèteraient pas en raison des contraintes qu’elles occasionnent. Un conducteur de Porsche 911 n’achètera jamais une Lotus par exemple. Quand il pleut, elles ne sont pas étanches, elles sont basses, elles ne sont pas confortables… Elles sont géniales, mais horribles en même temps. Ce sont des jouets impossibles à vivre. Notre Alpha 4C procure un énorme plaisir sur route, mais en ville, sans direction assistée, sans visibilité dans les rétroviseurs… Prenez la Nissan GTR orange, par exemple. Aucun de nos membres ne se montrerait au bureau avec elle, par contre, tout le monde sait que la Nissan GTR Gozilla est « la » voiture haute performance. Idem pour la Rolls-Royce. L’utiliser au quotidien, c’est obscène.

En tant que club, organisez-vous des activités pour vos membres ?
Nous avons 90 % de renouvellement de nos cartes de membres. Ils aiment venir au club. Pour le moment, nous avons prévu 42 événements pour 2019. Cela va du visionnage d’un film au club aux dégustations de vin, en passant par des sorties de conduite d’avril à octobre. Il y a les After Work Drive, des conduites organisées à travers le Luxembourg en semaine à trois ou quatre voitures « anciennes ». Nous organisons également des Sunday Drives, ainsi que deux week-ends de tourisme par an et un grand trip de quatre jours.

On peut aimer les voitures, mais être un mauvais conducteur. Comment gérez-vous ce genre de cas ?
Nous demandons à nos membres d’avoir le permis de conduire depuis cinq ans minimum et nous préférons qu’ils nous fassent part de leurs appréhensions. Ils ne conduisent pas les voitures qui leur font peur ou ils roulent de manière très prudente. Nous leur expliquons les particularités de conduite des voitures avant de partir. Nous adorons les femmes. Elles créent le moins de dégâts ou de problèmes et écoutent nos conseils. Nous écartons de fait ceux qui se présentent en affirmant être le meilleur des pilotes. Les grandes gueules nous font peur. Certaines personnes sont devenues membre pour apprendre à conduire une «ancêtre».

Il s’agit de trentenaires qui ont toujours connu des voitures sécurisées par l’électronique et n’ont pas appris à conduire sur des voitures totalement mécaniques. Ils ont envie de comprendre la mode des «ancêtres». Ils testent avant de s’acheter la leur. Idem avec les récentes.
Le test est une des facettes du club, sinon ce ne serait pas un club privé, mais une entreprise de location de voitures. The Car’tell est presque le garage de nos membres avec des gens qui s’occupent de leurs voitures. Ils peuvent venir chercher une voiture le matin et partir avec, si elle est disponible. Nous sommes totalement flexibles grâce à notre fonctionnement de club privé.

L’usage des voitures est-il limité ?
Suivant la cotisation choisie, le membre dispose d’un nombre variable de points. Chaque voiture correspond à des points qui sont déduits du total à chaque utilisation. La même voiture va coûter plus ou moins cher selon qu’elle est réservée en semaine ou le week-end et des réductions sont prévues si elle est utilisée plus ou moins longtemps. Il est possible de racheter du crédit ou un abonnement en cours d’année.

Pour en savoir plus sur ce club d’un autre genre, consultez le site de Cartell

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