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Après dix ans de progrès, les inégalités hommes-femmes se creusent


C'est toujours dans le domaine du travail que les inégalités sont les plus marquées. (illustration DR)

Les inégalités entre les hommes et les femmes se sont de nouveau creusées cette année, pour la première fois après dix ans de progrès constants en matière de parité des genres, a annoncé jeudi le Forum économique mondial (WEF).

Le rapport annuel du WEF sur la parité entre hommes et femmes porte sur 144 pays et analyse les inégalités entre les sexes dans le monde du travail, mais aussi dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la politique.

L’étude indique ainsi qu’au rythme actuel, les inégalités entre les hommes et les femmes au travail ne disparaîtront pas avant 2234, alors que l’an dernier, elle avançait un horizon de 170 ans pour atteindre cet objectif. Pour la 4e année consécutive, le fossé entre les genres dans le domaine de l’emploi s’est en effet creusé, rejoignant le niveau de 2008, note le rapport. Par exemple, un homme travaille en moyenne 7h47 par jour et une femme 8h39. L’écart est d’autant plus important sur la rémunération : le femme perd en moyenne 4h47 de salaire, contre 1h30 pour l’homme.

Globalement, l’année 2017 « marque un coup d’arrêt après une décennie de progrès lents mais constants en termes d’amélioration de l’égalité des sexes, puisque l’écart entre les genres à l’échelle du monde s’est creusé pour la première fois depuis la publication du premier rapport en 2006 », souligne le WEF. Au rythme actuel, il faudra encore un siècle pour combler l’écart global entre les hommes et les femmes à l’échelle de la planète, contre 83 ans l’année dernière. « En 2017, nous ne devrions pas voir la tendance à l’amélioration de la parité se retourner », a déploré l’un des auteurs du rapport, Saadia Zahidi.

Les femmes encore sous-représentées au Luxembourg

Derrière ce recul se cache un creusement de l’écart entre les hommes et les femmes dans les quatre piliers étudiés par les experts. « Les domaines où les disparités entre les genres demeurent les plus difficiles à surmonter sont l’économie et la santé », tandis que « le fossé politique est celui où les disparités entre les sexes sont les plus criantes et il pourrait mettre 99 ans à se résorber », pointe le WEF. Compte tenu des tendances actuelles, l’écart entre les genres dans le domaine de l’éducation pourrait lui être comblé d’ici 13 ans.

En 2017, l’Europe de l’Ouest demeure la région la plus performante en matière de réduction des inégalités de genre, devant l’Amérique du Nord. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est en revanche la moins bien classée. Parmi les pays du G20, la France se classe au premier rang pour la parié, suivie de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Afrique du Sud et de l’Argentine.

Dans le classement général, qui reste dominé par les pays du Nord de l’Europe – Islande, Norvège et Finlande -, le Luxembourg arrive loin derrière à la 59e place. Un net recul qui s’explique notamment par le fait qu’encore trop de peu de femmes occupent des fonctions de direction et leur proportion reste faible dans la représentation politique et les rôles de premier plan, comme ce fut le cas notamment aux dernières élections communales.

Le Quotidien/AFP

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