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700 millions d’euros de plus pour relancer l’économie luxembourgeoise


Plusieurs mesures ont été annoncées mercredi par François Bausch, Pierre Gramegna et Dan Kersch. (Photo : SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Près de deux mois après le lancement d’un programme massif de stabilisation de l’économie nationale d’un montant de 10 milliards d’euros, le gouvernement a présenté mercredi une série de mesures pour un «nouveau départ» (Neistart Lëtzebuerg). Elles coûteront à l’État de 700 à 800 millions d’euros.

Aide aux secteurs économiques les plus touchés, soutien à l’emploi, relance de l’économie dans une optique de durabilité : tels sont les trois axes des 23 mesures présentées par Pierre Gramegna, le ministre des Finances, Dan Kersch, le ministre du Travail et de l’Emploi, et François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics. Car le tableau de la crise liée à l’épidémie du Covid-19 n’est pas reluisant : recul du PIB de 6 % en 2020 à peine compensé par un rebond de 7 % en 2021. Alors l’État met le paquet pour soutenir l’économie : avec ces mesures supplémentaires, ce sera au total 3 milliards d’euros que l’État aura dépensés directement. Et le ministre des Finances se félicite de la présence d’une place financière toujours vaillante qui est aujourd’hui une «partie de la solution» alors qu’elle faisait partie du problème pendant la crise de 2008.

Un soutien aux secteurs les plus touchés

Pour l’aide aux secteurs économiques les plus touches, deux mesures principales ont été présentées par Pierre Gramegna : la mise en place d’un fonds de relance et de solidarité et une aide forfaitaire de relance du commerce de détail. Le fonds de relance et de solidarité pour entreprises sera mis en place pour une période de six mois à partir du 1er juillet. Il s’adressera aux entreprises dans les secteurs de l’Horeca, de l’événementiel (y compris le domaine culturel), le secteur du tourisme et  les centres de culture physique, qui n’ont pas encore l’autorisation de rouvrir. Il permettra de verser une aide directe mensuelle de 1 250 euros par salarié en poste et de 250 euros par salarié au chômage partiel. Pour en bénéficier, l’entreprise devra faire état d’une baisse de 25 % de son chiffre d’affaires par rapport à la même période de l’année dernière.

Afin de soutenir le commerce de détail en magasin avec accueil du public (hors alimentation) et le secteur des soins à la personne, qui ont pu reprendre leurs activités dès le 11 mai, une nouvelle aide forfaitaire sera accordée sur une période de trois mois à hauteur de 1 000 euros par salarié en juin, 750 euros en juillet et 500 euros en août, jusqu’à un plafond de 50 000 euros par mois. Cette mesure est limitée aux PME.

Pour aider le tourisme, le ministre a ensuite annoncé que chaque résident et chaque frontalier recevrait un bon de 50 euros à utiliser dans les structures d’hébergement du pays. Enfin, bonne nouvelle pour les propriétaires de baux commerciaux qui ont accepté une baisse de leur loyer : ils pourront obtenir un abattement fiscal à hauteur du double de cette réduction.

Le gouvernement n’entend oublier personne et d’autres annonces suivront dans les jours à venir.

Pierre Gramegna a ensuite exhorté les entreprises et les personnes privées à jouer le «jeu de la liquidité», en payant leurs factures et leurs fournisseurs, car l’État a fourni sa part avec le report des avances fiscales, la garantie bancaire et le chômage partiel.

Un chômage partiel structurel simplifié

Le ministre du Travail a lui annoncé que le paquet de mesures proposait «de garantir l’accès au chômage partiel structurel simplifié aux entreprises touchées par la crise», à partir du mois de juillet. Les entreprises profiteront d’une procédure digitalisée très simplifiée. Pour cela, les entreprises devront présenter un plan de redressement, voire un plan de maintien dans l’emploi, les licenciements dans le système de chômage partiel structurel étant autorisés.

Dan Kersch est ensuite revenu sur les bienfaits du chômage partiel conjoncturel, une mesure qui a, selon lui, évité de transformer une «crise sanitaire et économique en crise sociale». Les 725 millions d’euros engagés dans ce volet coûteux du pacte de stabilisation sont ainsi de «l’argent bien investi». Car le chômage guette : les inscriptions à l’Adem ont bondi de 31 % par rapport à la même période de l’année dernière. Le chômage partiel est donc prolongé jusqu’au 31 décembre «au moins».

Des subventions pour une économie plus durable

Enfin, François Bausch s’est chargé d’annoncer les mesures portant sur une relance dans une optique plus durable de l’économie. Pour montrer que l’engagement en ce sens du gouvernement est conséquent, le ministre a cité un chiffre : l’investissement de 600 euros par habitant et par an dans l’élargissement ferroviaire, un «record absolu» dans le monde.

Pour le court terme, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics a annoncé que les aides financières pour l’assainissement de l’enveloppe thermique du bâtiment, la « prime house », seront majorées de 50 %. Les aides financières pour la promotion des systèmes de chauffage basés sur les énergies renouvelables seront augmentées de 25 %.

En vue de favoriser la mobilité douce, les primes d’achat pour les deux-roues  électriques seront augmentées de 100 % pour tous les achats du 11 mai jusqu’à la fin du 1er trimestre 2021. Les primes d’achat pour les voitures et camionnettes électriques seront augmentées à hauteur de 60 %, de 5 000 à 8 000 euros pour la même période.

L’augmentation des différentes primes sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2021. Il s’agit aussi de stimuler la demande à court terme et ainsi faire bénéficier les secteurs concernés de la relance économique.

Enfin, les aides pour les installations photovoltaïques au-dessus de 30 kW seront dorénavant accessibles à tous les intéressés, pas seulement aux  personnes morales.

Manuel Santos 

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