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Une visite aux urgences à 20 000 dollars


L'histoire illustre la complexité du système de santé américain, un enchevêtrement d'assurances et d'hôpitaux publics et privés, et de lois locales et fédérales. (illustration AP)

Après un accident de vélo en avril 2018, Nina Dang a été emmenée aux urgences de l’hôpital public de San Francisco. Quelques mois plus tard, la facture est arrivée : 20 243 dollars.

Son cas a attiré l’attention du site d’informations Vox, qui enquête depuis un an sur l’opacité de la tarification des services d’urgence des hôpitaux américains. Après quelques semaines de battage médiatique, l’hôpital a accepté de réduire la facture à 200 dollars, a rapporté Vox jeudi. L’histoire illustre la complexité du système de santé américain, un enchevêtrement d’assurances et d’hôpitaux publics et privés, et de lois locales et fédérales, sans autorité centrale gérant les tarifs et les niveaux de couverture, malgré la réforme adoptée durant la présidence de Barack Obama.

Aux États-Unis, avoir une assurance-maladie ne garantit pas la tranquillité d’esprit. Les patients doivent constamment se renseigner pour s’assurer que tel médecin, telle procédure ou tel hôpital sont bien inclus dans leur couverture, et quel sera le reste à charge. Dans le cas de Nina Dang, son assurance n’a couvert qu’une fraction de la facture de son passage aux urgences pour un bras cassé (3 800 dollars sur un total de 24 000 dollars), car la compagnie d’assurance, comme toute assurance privée, n’a pas d’accord de tarification avec l’hôpital en question, rebaptisé Mark Zuckerberg après un don de 75 millions de dollars du fondateur de Facebook.

18 000 dollars la sieste et le biberon

Vox, qui a bâti une base de données de 2 000 factures « surprises » envoyées par des lecteurs, a aussi rapporté l’histoire du passage aux urgences d’un bébé, dans le même hôpital, facturé à 18 000 dollars pour une sieste et un biberon… ou celle des 12 000 dollars réclamés à une femme dans le Kentucky après que son assurance a refusé de payer, la compagnie estimant que sa douleur au ventre n’était pas une urgence justifiée.

Ces affaires commencent à mobiliser les élus. Des sénateurs ont déposé des projets de lois. A San Francisco, le conseil municipal, qui a la tutelle de l’hôpital Zuckerberg, a annoncé des auditions. L’hôpital, en attendant, n’a pas annoncé de changement de ces pratiques, au-delà des accommodements concédés pour certains patients après la médiatisation de leurs cas.

« C’est très bien que cette patiente s’en soit sortie ! Mais c’est quand même une très mauvaise façon de gérer un système de santé que de devoir passer par des journalistes qui enquêtent sur les factures médicales », a tweeté Sarah Kliff, la journaliste de Vox qui traite le projet.

LQ/AFP

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