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[Théâtre] Programme du TNL : restez en éveil !


Le TNL, pour sa nouvelle saison et ses vingt ans – qu’il fêtera en octobre –, convoque de grands auteurs autour de questions identitaires et sociétales. Son credo : lutter contre l’indifférence ambiante.

Avec pas moins de onze créations, à travers du théâtre multilangues et engagé, le Théâtre national du Luxembourg (TNL) poursuit sa quête : soutenir la scène locale et faire du théâtre un lieu d’ouverture et de lutte.

Grands auteurs, grandes questions

Cette année, en convoquant de grands auteurs, le TNL fait dans le costaud, interpellant ses contemporains. «Il n’y a pas de fil rouge, ni de thématique comme auparavant, car actuellement, il y a trop de questions essentielles à aborder, précise Anne Simon, coordinatrice et programmatrice. Il ne fallait pas en mettre de côté. On pouvait aborder de front le populisme, d’accord, mais l’idée est plus large que ça, plus complexe.»
De nombreuses pièces prochainement à l’affiche témoignent de cette orientation. Ainsi, Dostoïevski (Untergrund) et Strindberg (Raush) restent ces éternels chercheurs de vérité, dénichant le bien dans les bas-fonds d’une société dépravée. Brecht, lui, pose la question du droit (Die Antigone des Sophokles), tandis que Guy Rewenig (Comment blanchir les bêtes noires sans les faire rougir) ou les projets Strangers et Moçambique interrogent l’Autre.
L’homme dans sa solitude existentielle est au centre de Lenz de Georg Büchner et de The Raven d’Edgar Allan Poe. The Standard Bearer, End of the Rainbow et la soirée «Beethoven» signée Jean Muller, parlent de la réalité fragile de l’artiste, alors que Le Navire Night, La Dispute et L’Écume des jours racontent l’amour, ses espoirs, ses périls, ses déboires. Toujours Anne Simon : «Il est ici question d’identité, celle de l’artiste, du citoyen, de l’Homme. Où arrive-t-on à trouver sa place dans ce monde chaotique. C’est quelque chose qui travaille tout le monde. À mes yeux, il faut s’agripper aux valeurs qui sont en train de disparaître. Il faut en parler, lutter, et surtout, essayer de comprendre.»

Deux décennies de théâtre

Le TNL fête, cette saison, ses 20 ans d’existence. Créé en octobre 1997 avec Le Songe d’August Strindberg, il est toujours un des théâtres les plus jeunes d’Europe. «Je me rappelle qu’à l’époque il y avait quelques dents qui grinçaient lors de cette création», se souvient Frank Hoffmann. Depuis, il s’est établi – «mais sans tomber dans la sclérose!» – dans la réalité culturelle et théâtrale, non seulement au cœur du Luxembourg, bien sûr, mais également au-delà, avec une éminente présence hors de nos frontières.
«L’idée, dès le départ, était de créer des liens entre la culture luxembourgeoise et l’étranger, et il faut, bien évidemment, toujours persévérer dans ce sens», explique ainsi le directeur. Avec onze créations pour cette nouvelle saison, connectant acteurs du cru, d’autres de l’étranger et les amis coproducteurs, le TNL garde le rythme. Oui, «la mission continue»!

Le TNL par tous et pour tous

Outre la mise en lumière, chaque année, d’un auteur en résidence – cette année, c’est le Luxembourgeois Daniel Dumont qui est à l’honneur, et dont l’œuvre (Splittergesichte, qu’il mettra lui-même en scène) souligne les tribulations entre monde politique et vie privée – les enfants restent des acteurs privilégiés du TNL. Mais plus seulement grâce à la création (après le «Jugendclub» et la «Kannerbühn») du «Theaterclub», qui appelle cette saison tous les adultes amateurs à venir fouler les planches!
Musique (avec notamment Fanny Ardant animée au son du violoncelle), danse (l’attendu Undo, né d’une recherche «organique» sur le corps), opéra «de chambre (The Raven), théâtre musical… Il y en aura, encore une fois, pour tous les goûts et toutes les langues (même le portugais!). Même le bar National y va de sa généreuse programmation (avec Françoiz Breut en ouverture, quand même), plus «jazzy-swing» que les années précédentes, où le pop-rock avait certes une bonne place, mais trop exposé «à la concurrence».

Grégory Cimatti

www.tnl.lu

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