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Gérardmer, légion d’horreur


Deux présidents cette année : le réalisateur Michel Hazanavicius et sa compagne, l’actrice Bérénice Béjo. (photo AFP)

Le 30e festival international du Film fantastique de Gérardmer approche. Une édition anniversaire qui se dévoile petit à petit, gardant ses plus belles surprises sous le coude.

Doucement mais sûrement, la 30e édition du festival du Film fantastique de Gérardmer se dévoile, en attendant l’inauguration de l’évènement le 25 janvier. Une année déjà exceptionnelle, puisque le jury longs métrages, déjà annoncé, n’aura pas un mais deux présidents, en la personne du réalisateur Michel Hazanavicius et de sa compagne, l’actrice Bérénice Béjo. Ensemble, ils ont fait leurs premiers pas dans le cinéma de genre avec le loufoque Coupez!, comédie horrifique avec des zombies sortie au printemps dernier. À leurs côtés, le rappeur et comédien Gringe, les acteurs Pierre Delandonchamps, Finnegan Oldfield et Alex Lutz ou encore le réalisateur Sébastien Marnier.

On est, il est vrai, encore loin des personnalités internationales qui ont occupé les mêmes fonctions par le passé – citons Paul Verhoeven, William Friedkin, Dario Argento, Hideo Nakata ou John McTiernan –, le festival s’étant plus volontiers tourné ces dernières années vers les représentants francophones du cinéma de genre. Un signe, néanmoins, que celui-ci est de plus en plus vivant; une preuve parmi d’autres, la Palme d’or obtenue en 2021 à Cannes pour Titane, de Julia Ducournau. L’indice, aussi, que le festival a regagné un certain panache, après une traversée du désert, dans la première moitié des années 2010, marquée par l’incertitude et une programmation assez pauvre.

Encore quelques inconnues

Pendant cinq jours la «perle des Vosges» se muera donc en repaire de cinéphiles, fans de fantastique et d’horreur, pour la 30e année consécutive depuis la disparition, en 1993, du festival d’Avoriaz. Les organisateurs gardent encore quelques billes sous le coude; les meilleures, sûrement, puisque le nom des invités, les différentes rétrospectives et la majeure partie de la sélection officielle sont encore tenus secrets.

Jeudi, le festival a tout de même offert une nouvelle salve d’informations, en dévoilant les neuf films en compétition. Soit Memory of Water, odyssée futuriste de la cinéaste finlandaise Saara Saarela; de la science-fiction encore – mais en animation et en marionnettes – avec le très prometteur Zeria, du Belge Harry Cleven; de l’horreur plus traditionnelle pour Watcher, de Chloe Okuno, et Blood, de Brad Anderson (film d’ouverture).

 

Outre Zeria, le cinéma de genre francophone sera à l’honneur aussi avec l’intrigant La Montagne, de Thomas Salvador, et La Tour, de Guillaume Nicloux, qui fait s’entrechoquer le fantastique, le commentaire social et les clins d’œil à la pandémie. On peut aussi beaucoup attendre de l’Irlandais Lorcan Finnegan, réalisateur du dérangeant Vivarium, qui revient en compétition avec The Nocebo Effect.

Enfin, la compétition proposera deux étrangetés : d’abord, La pietà, d’Eduardo Casanova, perturbante fable au cœur de laquelle se dénoue la relation incestueuse d’une mère et de son fils. Ensuite, le film allemand Piaffe, premier long métrage de la plasticienne israélienne Ann Oren, dans lequel une bruiteuse de cinéma voit une queue de cheval pousser sur son corps, entraînant des changements physiques et des désirs inavouables… Avec un début de programme aussi formidable, on a hâte que Gérardmer montre ses dernières cartes.

30e festival international du Film fantastique de Gérardmer, du 25 au 29 janvier.

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