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CineKursaal : ce cinéma qui a encore une âme


Raymond Massard. L'ancien gamin qui a tout appris du cinéma aux côtés de sa maman garde une passion intacte. (photo Tania Feller)

C’est un coin de paradis paumé à Rumelange, à la frontière d’Ottange. Ouvert depuis 1911, le CineKursaal, salle historique du Grand-Duché, fonctionne encore avec le charme d’antan… et des concepts frais, comme le balcon VIP !

Qu’est-ce que le cinéma aujourd’hui? Des complexes où l’on propose dix films par soir et deux fois plus de glaces? Des salles «art et essai» où l’on se retrouve sur un strapontin de métro? Vous savez, celles où il faut rester assis jusqu’au bout, même quand le générique est en coréen, sous peine de se faire tancer par les cinéphiles. Ou encore, le cinéma est-il devenu un support de canapé, sacrifié sur l’autel du numérique?

L'escalier rouge vif... Toute une ambiance dès l'entrée.

L’escalier rouge vif… Toute une ambiance dès l’entrée.

Ni l’une ni l’autre de ces visions trop noires pour l’écran blanc de Raymond Massard, le président de l’association Images animées. Ça le fait même sourire. « Dès la fin des années 70, on annonçait la mort du cinéma à cause de la cassette… Dans les années 2000, rebelote. La mort du cinéma à cause du DVD! »

Héritier de quatre générations d’exploitants, le Rumelangeois propose une définition simple : le ciné est un loisir de proximité, avec une programmation lisible et variée, allant de la grosse production aux films plus confidentiels. Pourvu qu’on ait l’ivresse! Le cinéma, c’est se décider au dernier moment, sans prendre la voiture. « Retrouver des visages amis au guichet, prendre des bonbons si on a envie, s’assoir dans un fauteuil confortable et discuter après la séance », enchaîne Raymond Massard.

Le monsieur est costaud, pas du style à s’embarrasser de faux concepts. Il se bat depuis des années pour assurer la pérennité des cinémas de quartier. L’association qu’il préside en dirige encore trois : Mersch, Mondorf et, surtout, Rumelange. Le plus authentique, le plus historique, celui qui a le plus d’âme. La salle se situe rue des Martyrs, au bout d’un renfoncement qui ne donne pas envie de s’aventurer. Passé la porte, la magie opère : des plafonds hauts, des teintes rouges façon Amérique des années 50, un guichet en belles boiseries.

Le cinéma de quartier en amélioré

« Ma famille a ouvert cette salle en 1911 , retrace Raymond. Elle a appartenu à ma maman dans les années 80 et c’est ici que j’ai tout appris, dès l’âge de douze ans. » Certes la décoration n’est pas parfaite. Raymond avise un néon à la lumière trop crue dans l’escalier. « On va le changer pour des luminaires plus authentiques .» À l’étage, on tombe sur un bar à champagne, ce qui ne manque pas d’interpeller. « C’est pour la salle VIP, on y reviendra après… »

La caisse, les bonbons et les cornets, comme quand on était gamin.

La caisse, les bonbons et les cornets, comme quand on était gamin.

En attendant, place à l’unique salle. Elle se décompose entre un parterre et un balcon, comme au théâtre d’époque. Le parterre permet d’accueillir 99 spectateurs. Les fauteuils sont quasiment neufs, sans chichi, larges, avec beaucoup de place pour les pieds, très confortables. « Pour les mesures, j’ai pris mes dimensions », sourit Raymond Massard.

Le balcon offre un standing supérieur encore : des fauteuils en cuir rouge surpiqué, que l’on peut incliner comme en première classe dans l’avion. La vue est impressionnante avec la hauteur! Devant chaque fauteuil, des cubes lounge permettent de déposer des plateaux apéritifs et diverses boissons. « Il suffit d’envoyer un SMS de commande pendant la séance », explique Raymond Massard en montrant un petit menu. Il est bien entendu possible de s’offrir une coupe de crémant luxembourgeois. D’où les flûtes aperçues à l’entrée. « Le balcon comprend 24 places, l’entrée est du coup un peu plus chère. Treize euros ou 22 euros avec un plateau de tapas chauds et une boisson. »

La salle VIP a été remplie plus de dix fois pour le dernier Star Wars! (photo Tania Feller)

La salle VIP a été remplie plus de dix fois pour le dernier Star Wars! (photo Tania Feller)

Que ce soit pour retrouver l’ambiance des cinémas de proximité ou pour goûter à cette expérience nouvelle, la salle de Rumelange séduit : +50 % de fréquentation en 2015 par rapport à 2014 à Rumelange. « Nous fonctionnons en mode associatif , tempère Raymond Massard. Le but est de présenter des finances saines, pas de dégager des bénéfices. De toute façon, le cinéma n’est plus profitable depuis un bout de temps. Entre 1970 et 1980, on est passés de 48 salles régionales à trois salles au Grand-Duché. Avec ma famille, nous étions les derniers à savoir faire marcher un ciné. » Aujourd’hui, c’est comme une aventure qui renaît.

Hubert Gamelon

Le cinéma de Rumelange propose une quinzaine de séances par semaine avec les classiques du moment, mais aussi quelques exclusifs, notamment sur les films français. À découvrir sur www.caramba.lu

 

C'est un lieu suspendu dans le temps. Le CineKursaal, ouvert depuis 1911, séduit un public nouveau avec son âme et son innovant «balcon VIP».

C’est un lieu suspendu dans le temps. Le CineKursaal, ouvert depuis 1911, séduit un public nouveau avec son âme et son innovant «balcon VIP».

reportage cine kursaal rumelange

reportage cine kursaal rumelange

Flûtes de champagne, détails de déco années 50 : la classe. (photo Tania Feller)

Flûtes de champagne, détails de déco années 50 : la classe. (photo Tania Feller)

 

reportage cine kursaal rumelange

Un commentaire

  1. clair lambinet

    Bonjour , je suis l’ancien responsable de ce cinéma que j’ai aimé , dont MR Massard l’as spolié de 52000 euros de salaires sous contrat kursaal asbl !Aujourd’hui encore j’en subit le contrecoups dans ma vie , cad que je n’ia pas retrouvé un emploi dans le cinéma , que je suis encore à la recherche d’un emploi cdi , que les tribunaux ont qu’en même condamner ce dernier pour la première partie des salaires ,courant 2019 , et que quelques jours après la condamnation Mr Massard avec ces collaborateurs ayant ouvert l’asbl kursaal , ont décidé de l’a fermer purement et simplement (ce qui est illégal de ne pas tenir compte des arriérés salariaux dans le bilan comptable mors de ma fermeture ) , rendant impossible à l’huissier chargés de récupérer les salaires , de les récupérer !du coup qu’en je lis qu’il parle d’une gestion associative , ce mec ment , il parle que pur son intêret de parasite et ca , je veut avoir le droit de el dénoncer .En effet , l’interview date de février 2016 , je suis en arrêt pour non paiement de salaires depuis janvier 2016 , dc au moment de l’interview , il sait ne pas avoir payé ces employés dont moi et pourtant il sort un discours inverse à ce qu’il nous diqit , cad qu’il déclarait gérer les asbls cinéma d’une facon paternaliste , cad comme un partriarche qui assume tout els choix ainsi que els couts et erreurs des choix , et non sur une co-responsabililité avec les employés car lui , avait le teps d’aller faire le prof a 6000 euros apr mois , nous , on travaillé dans ses cinémas , donc on n’avait pas le temps d’aller travailler ailleurs donc nous devions être payés !logique .je vus demande donc d’avoir un droit de réponse congre cet individu qui est un voleur de salaires , un menteur qui n’assume pas ses responsabilités et j’ai remarqué aussi un affabulateur ( sa famille ‘na jamais ouvert le cinéma en 1911 , c’est un monsieur sans héritiés et c’était un théatre à la base .Si vlus parlez de l’époque de l’occupation , il va vlus dire que le cinéma a résisté à l’occupant en fermantr ses portes !Faux , j’ai récupérer des quittances de locations de films par le cinéma signé par le reichnazis prouvant des lors son maintien en activité pdt la période du facisme !On peut y penser ce qu’on veut , pourquoi mentir sur le passé ?)

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