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Roland Schaack limogé : «Peut-être que Grevenmacher cherche à faire des économies»


Roland Schaack a proposé à ses dirigeants de boucler la saison, mais ils ont préféré refuser. (photo Gerry Schmit / Tageblatt)

Le CS Grevenmacher a choisi un très mauvais moment pour virer Roland Schaack (42 ans), lundi, alors que le club a neuf orteils en Promotion d’honneur. Du coup, le coach se pose des questions. Plein de questions.

L’ancien entraîneur du Luxembourg U21, de Differdange et de Käerjeng reconnaît qu’une partie de son plaisir d’entraîner en a pris un coup avec la saison désastreuse de Grevenmacher, bon dernier de DN avec une victoire en 21 journées.

Le Quotidien : Personne n’a compris le timing de votre limogeage. Et vous, vous le comprenez?

Roland Schaack  : Non, moi non plus! Vous avez la même réaction que tout le monde. Pourquoi maintenant? Mais bon, c’est normal, les résultats ne suivent pas, alors les gens deviennent plus sceptiques. La confiance est ébranlée et voilà.

Vos dirigeants, ils vous ont dit quoi?

Le président m’a simplement averti que ça s’arrêtait là. Moi, j’ai dit que je pouvais boucler la saison sachant qu’on n’est pas encore mathématiquement relégués (NDLR : à cinq journées de la fin, le CSG est dernier, à six points du barragiste Etzella). Mais non, cette proposition n’avait pas l’air d’intéresser les dirigeants.

Vous êtes d’accord que si cela avait été pour de simples raisons sportives, vous auriez pu être mis à l’écart plus tôt, par exemple quand le club n’avait pas la moindre victoire à la trêve?

Peut-être que jouer en Promotion d’honneur la saison prochaine, ça les arrange. Tout le monde sait qu’il faut un budget pour avoir des ambitions. On peut s’imaginer que le club pense déjà à la saison prochaine. Peut-être que Grevenmacher cherche à faire des économies.

La semaine dernière, la direction a demandé à Yanis Papassarantis (NDLR : milieu offensif recruté cet hiver) de ne plus venir s’entraîner. Avec lui, sportivement, on restait sur notre faim. Il était censé habiter ici et il faisait l’aller-retour tous les jours de Belgique. Ça joue forcément sur les jambes de faire 500 kilomètres de voiture quatre à cinq fois par semaine.

Bref, je reste persuadé que Yanis aurait été très important en cette fin de saison. En lui demandant de ne plus jouer, on se donne moins de chances de se sauver. L’éviction de Yanis, c’était un signe fort. À partir de ce moment, je n’étais plus sûr de rien.

Ce sujet a-t-il pu sceller votre sort?

Quand j’ai vu qu’il était écarté sans réel motif, j’en ai parlé à mes dirigeants. Et vous imaginez bien qu’on n’avait pas le même avis.

Il n’y avait pas de crise dans le vestiaire. Comment ont réagi vos joueurs?

Quelques-uns m’ont envoyé un message. Certains m’ont même remercié pour mes entraînements.

Que va devenir Grevenmacher?

Il y a de très bons cadets et juniors. Ils sont encore un peu frêles, mais ils vont rejoindre le groupe, si ce n’est pas déjà fait et le club va recruter deux ou trois joueurs allemands pour les encadrer.

En signant ici, vous saviez à quoi vous en tenir en ce qui concerne l’effectif, puisque Jacques Muller avait justement démissionné à cause de ce manque de moyens. Regrettez-vous d’avoir signé à Grevenmacher?

Je connaissais la difficulté de la tâche, mais je pensais qu’on aurait des meilleurs résultats. À mon avis, il ne nous manquait pas grand-chose. On n’a jamais été ridicules. J’ai passé énormément de temps, plus que nulle part ailleurs, à m’occuper du mental des joueurs. Certains arrivent à fonctionner avec une petite pression, d’autres pas. Le foot, ça doit rester un plaisir. Il faut comprendre que ce n’est pas une vie qui en dépend. On se remet de tout, ce n’est que du sport. Je ne regrette pas d’avoir été l’entraîneur de Grevenmacher car je suis d’avis que chaque expérience sert à quelque chose. Celle-là aussi a enrichi mon bagage, oui.

Vous remettez-vous en question?

Ça, on le fait tous les jours quand on essaye de trouver la meilleure solution pour son équipe. J’en ai récemment parlé à mon adjoint (NDLR : Andrzej Jankowski) et on se dit que non, on n’a pas commis UNE grosse erreur. On assume les mauvais résultats, mais moi, j’ai la conscience tranquille.

À Käerjeng, cela s’était aussi mal terminé. Avez-vous eu le temps de prendre du plaisir lors de ces deux dernières expériences?

C’est assez usant de ne pas avoir de retour sur l’investissement qu’on met. Ce sera important pour moi de bien choisir mon prochain club. Je n’ai pas envie de me réembarquer dans une expérience comme celle que je viens de vivre. À force de ne pas gagner, le plaisir prend de moins en moins de place. Je serais content de retrouver un club qui gagne plus qu’il ne perd. Mais non, il n’y a pas de lassitude. Je vais avoir un peu de temps pour me ressourcer, mais je ne suis pas abattu, il m’en faut plus pour me faire arrêter d’aimer le football.

Matthieu Pécot

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