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Vote des étrangers aux communales : la société civile se mobilise


La présidente de l'ASTI, Laura Zuccoli, et son porte-parole, Sérgio Ferreira, militent pour d'avantage de participation des étrangers à la vie communale. (Photo : Hervé Montaigu)

Plusieurs organisations ont adressé un cahier de propositions aux partis politiques en vue d’inciter les résidents étrangers à s’inscrire sur les listes électorales dans le cadre des élections d’octobre.

Le collectif d’organisations liées aux questions de migration est d’avis, entre autres, que la participation à la vie communale ne devrait pas se limiter à voter tous les six ans. Par ailleurs, les organisations militent dans le sens d’une abolition du délai de résidence de cinq ans, impératif légal à satisfaire pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales.

Les doléances du bloc d’organisations issues de la société civile ne s’arrêtent pas là. En effet, le collectif a édicté un genre de catalogue de propositions concrètes, qu’il vient d’envoyer aux différents partis politiques du pays, après s’être réuni et s’être penché sur la question de la participation des étrangers à la vie communale. L’objectif est d’accroître cette participation en vue de l’échéance des élections communales du 8 octobre.

Le collectif a mis 16 «propositions concrètes» noir sur blanc dans l’optique de sensibiliser partis politiques et communes. Parmi les revendications posées sur la table figure la mise en place d’un plan communal à l’intégration, «qui pourrait être le fil conducteur des politiques locales d’intégration», explique la présidente de l’ASTI, Laura Zuccoli. Et ce n’est pas tout.

Pas moins de 16 propositions concrètes

En effet, le collectif invite partis et communes à assumer leurs responsabilités, en proposant des structures d’accueil pour demandeurs de protection internationale et des logements pour bénéficiaires de protection internationale, avec des mesures d’intégration locale pour ces populations. S’engager dans la construction conséquente de logements, notamment locatifs, ainsi que sur une politique sanctionnant la spéculation sur les terrains constructibles, en faveur de tous. Prendre en compte les particularités linguistiques de la population de la commune, en proposant des réponses adéquates, notamment au niveau scolaire.

Mettre en place de façon systématique des projets favorisant l’apprentissage des langues du pays, aussi bien par des cours que par des activités de pratique. Soutenir les associations locales, en vue de favoriser et de stimuler (par exemple, par une politique ciblée de subsides) des initiatives communes entre associations «luxembourgeoises» et «issues de l’immigration». Inciter les citoyens à la participation politique, en créant des discriminations positives (système de «récompenses»), par exemple, pour ceux qui s’inscrivent sur les listes électorales, sans discriminer les citoyens luxembourgeois. Demander de manière systématique l’avis des commissions communales dans les questions de politique communale. Œuvrer pour une présence accrue des résidents étrangers, des jeunes et des femmes dans toutes les commissions communales.

Consacrer, au moins, un conseil communal par an aux questions d’intégration des nouveaux résidents. S’engager systématiquement à demander aux commissions consultatives communales d’intégration des avis. Organiser des formations à l’interculturalité pour le personnel communal social, éducatif et administratif, mettre en place un poste d’agent à l’intégration locale dans la commune ou regroupement de communes, pouvant coordonner et stimuler les actions d’Intégration locale. Créer un guichet unique à l’intégration auprès des bureaux de la population. Éditer un guide communal d’accueil et d’information sur la commune et les ressources communales pour tout nouveau résident (étranger ou luxembourgeois). Et prendre en compte la diversité des résidents dans la diffusion d’informations dans le bulletin communal.

Soit autant de revendications «concrètes», selon le collectif, qui vise à «faciliter au maximum l’inscription sur les listes électorales», selon Sérgio Ferreira, porte-parole de l’ASTI. À noter, enfin, que le collectif salue l’initiative du gouvernement de changer la loi électorale pour permettre aux étrangers de s’inscrire par voie électronique, mais juge «regrettable» que cette disposition ne soit pas déjà d’application pour ces communales.

Claude Damiani

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