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Un «Je le jure» prononcé par 46 élus


Parmi les députés assermentés mardi figure le formateur et très probable prochain Premier ministre, Luc Frieden. Il va céder son siège à la Chambre une fois le nouveau gouvernement en place. (photo Julien Garroy)

La Chambre renouvelée lors des législatives du 8 octobre s’est réunie une première fois mardi après-midi. Elle devra encore être complétée lorsque le nouveau gouvernement sera constitué.

L’effervescence était au rendez-vous, mardi, à la Chambre des députés. Un peu plus de deux semaines après les élections du 8 octobre, la législature 2018-2023 a été entamée avec l’assermentation des 46 premiers députés, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement (lire ci-dessous). «Je dois encore m’habituer à la nouvelle répartition des sièges», plaisante d’emblée Michel Wolter (CSV) qui, en tant que doyen des députés élus, a été nommé président par intérim du Parlement.

Celui qui a été élu une première fois en 1984 a vu 10 néodéputés prêter serment (lire ci-dessous), mardi, aux côtés de plusieurs «revenants», dont le formateur et très probable prochain Premier ministre, Luc Frieden (CSV). Il est à noter que 29 membres de la Chambre n’ont pas été réélus. Sans surprise, Michel Wolter a dès lors, dans son discours inaugural, mis l’accent sur les nouveaux venus. «Je tiens particulièrement à saluer les tout nouveaux députés. Vous représentez pour la majeure partie une nouvelle génération de politiciens. En tant que jeunes, vous devrez faire face aux nombreux défis qui se poseront dans les mois et années à venir», met en avant le président.

«L’opposition, un partenaire équitable»

Les nouveaux élus ont été assermentés sous le regard de leurs familles, mais aussi des membres du gouvernement sortant, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) en tête, ainsi que les vice-Premiers ministres Paulette Lenert (LSAP) et François Bausch (déi gréng). Jeunes et moins jeunes doivent, selon Michel Wolter, s’attendre à une législature qui va s’inscrire dans un contexte de «crises et de guerre et d’une insécurité économique et sociale». «La Chambre est face à une tâche difficile», souligne-t-il, tout en estimant que «seule une Chambre forte permettra d’avoir un gouvernement fort».

Mardi, on était encore loin des débats politiques qui vont très certainement marquer les cinq ans à venir. Le président par intérim de la Chambre n’a cependant pas manqué l’occasion de rappeler quelques bases du travail parlementaire et législatif, qui n’auraient plus vraiment été respectées ces dernières années. «Le contrôle du gouvernement est un des devoirs les plus importants de la Chambre, même si cela n’est pas toujours considéré comme positif par ceux qui sont contrôlés», met en avant Michel Wolter en rappelant «le rôle essentiel du président, qui doit être un défenseur de la Chambre et de tous les députés. Il ne doit pas représenter le gouvernement ou la majorité».

«L’opposition devrait être considérée comme un partenaire équitable. Elle peut parfois remplir une mission désagréable, mais doit aussi pouvoir le faire sans être étouffée par la majorité», enchaîne Michel Wolter.

Lire notre édito sur ce sujet :
Les piques de Wolter

La qualité du travail législatif à améliorer

La qualité du travail législatif devrait aussi être améliorée, que ce soit à l’échelle des textes de loi, des débats, mais aussi des questions parlementaires qui, au vu de leur nombre (8 388 entre 2018 et 2023), auraient perdu de leur force de frappe. «La politique pense devoir fournir des réponses rapides à toutes les questions, mais parfois, il est mieux de trouver des réponses davantage réfléchies», met en garde le président par intérim.

«Il est plus que jamais important de savoir qui on est et vers où l’on compte aller. On vit une période de transition, qui représente à la fois des dangers et d’immenses opportunités. Il est de notre responsabilité de tout faire pour ouvrir des portes et ne pas rater les trains qui passent», dira encore Michel Wolter en conclusion d’une première séance plénière finalement plus politique que prévu.

Des ministres sortants et des suppléants pour compléter les rangs

Il reste 14 sièges de députés à occuper après l’assermentation des 46 premiers élus, tous sans mandat ministériel. Le gouvernement tricolore sortant reste en effet encore en place jusqu’à ce qu’une nouvelle coalition soit formée, a priori entre le CSV et le DP.

Il est fort probable que les ministres libéraux sortants – Xavier Bettel, Yuriko Backes, Claude Meisch, Lex Delles et Max Hahn – restent au gouvernement. Ils devraient être suppléés à la Chambre par Guy Arendt, Patrick Goldschmidt, Gilles Baum, Barbara Agostino et Mandy Minella. Le ministre Marc Hansen devrait, lui, rester à quai. En fonction du choix des ministres, d’autres suppléants du DP pourraient hériter d’un siège de député.

Les ministres socialistes Paulette Lenert, Jean Asselborn, Taina Bofferding, Franz Fayot, Claude Haagen et Georges Engel devraient tous être assermentés en tant que députés une fois le nouveau gouvernement en place.

Chez déi gréng, Sam Tanson, Joëlle Welfring et François Bausch vont également intégrer la Chambre. Les autres ministres sortants, Claude Turmes et Henri Kox, n’ont pas décroché de mandat de député.

Les 10 néodéputés en bref

Ils sont 10 à avoir prêté, mardi, une toute première fois serment à la Chambre.

  • Pour le compte du CSV : Christophe Hansen (41 ans), député européen sortant, et Charel Weiler (36 ans), le nouveau bourgmestre de Diekirch.
  • Le DP voit arriver Luc Emering (27 ans), échevin à Dippach, ainsi que l’infectiologue Gérard Schockmel (62 ans).
  • Meris Sehovic (33 ans), coprésident du parti et échevin à Esch-sur-Alzette, est le seul député de déi gréng à avoir été assermenté mardi.
  • Liz Braz (28 ans), fraîchement élue au conseil communal d’Esch, et Claire Delcourt (34 ans), biologiste de formation, les deux nouveaux visages du LSAP à la Chambre.
  • Ben Polidori (34 ans), conseiller communal à Vichten, est le troisième élu du Parti pirate.
  • La vétérinaire Alexandra Schoos (35 ans) est la première femme élue dans les rangs de l’ADR à la Chambre. Elle retrouve Tom Weidig (50 ans), conseiller à Luxembourg.

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