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Tripartite : un accord n’est encore en rien assuré


Les 13 heures de négociations, menées mardi et mercredi derniers, ont ouvert la voie à un accord tripartite. Seul le patronat a déjà accordé son feu vert au paquet soumis par le gouvernement.  (Photo : julien garroy)

À la veille de la réunion décisive, un accord sur le paquet tripartite visant à atténuer la flambée des prix reste incertain. Le report de l’index continue à embarrasser le camp syndical, qui réclame des «concessions supplémentaires» de la part du gouvernement.

La présidente de l’OGBL, Nora Back, avait donné le ton dès vendredi dans nos colonnes : «Un accord tripartite est loin d’être acquis.» Au bout d’une série de réunions techniques, portant principalement sur le mécanisme visant à compenser le report de tranches indiciaires, gouvernement et syndicats ne se sont pas vraiment rapprochés. Les «inconnues» et les «divergences d’interprétation» resteraient importantes, a indiqué, ce mardi, la CGFP. Le syndicat de la fonction publique fustige le «manque de volonté» du gouvernement à trouver un compromis viable.

À la veille de la réunion décisive de la tripartite, prévue demain au château de Senningen, un accord final sur le paquet de mesures visant à atténuer la flambée généralisée des prix (énergie, alimentation, etc.) n’est donc encore en rien assuré. La bonne nouvelle est qu’aucun des trois syndicats assis autour de la table n’a claqué la porte. Après avoir réuni lundi et hier leurs instances décisionnelles, aussi bien l’OGBL que le LCGB et la CGFP se sont dits prêts à poursuivre les négociations.

Les délégués du comité national de l’OGBL sont venus confirmer, à l’unanimité, la réflexion livrée vendredi par leur présidente Nora Back. Le constat demeure que le mécanisme de compensation n’est pas suffisant pour compenser à la fois la tranche indiciaire décalée, mais aussi les pertes du pouvoir d’achat subies par la non-adaptation du barème d’imposition à l’inflation.

Pour rappel : gouvernement, syndicats et patronat avaient retenu il y a une semaine le principe selon lequel une seule tranche indiciaire serait versée cette année. La seconde tranche de 2,5 %, prévue pour août, mais décalée à avril 2023, est censée être «surcompensée» par le mécanisme mentionné reposant sur des crédits d’impôts. «Le mécanisme entraîne des dizaines de questions. Quel sera le montant, qui va pouvoir en bénéficier et finalement quand et comment les gens concernés pourront en bénéficier? Les gens concernés doivent être aidés maintenant, pas dans 12 mois», avait affirmé Nora Back au Quotidien. L’OGBL plaide notamment pour rendre aussi éligibles les revenus moyens pour cette compensation fiscale.

«Ce sera tout ou rien»,
prévient le Premier ministre

Le premier syndicat du pays annonce vouloir soumettre des contrepropositions au gouvernement, au plus tard lors de la réunion plénière de la tripartite de demain.

LCGB et CGFP continuent aussi à travailler sur des pistes pour dégager un compromis final. Le comité national du syndicat de la fonction publique se montre très clair : «Il sera décisif, si le gouvernement est prêt à faire des concessions supplémentaires.» La CGFP s’aligne ici sur la position de l’OGBL sur l’index. Il ne s’agirait pas d’un outil pour corriger des inégalités sociales, mais uniquement d’un moyen de compensation pour la perte du pouvoir d’achat provoquée par une hausse des prix. Le camp syndical insiste donc toujours et encore sur une adaptation du barème fiscal à l’inflation, une option rejetée par le gouvernement.

Les négociations qui reprennent ce mercredi s’annoncent donc compliquées. Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait souligné mercredi dernier que le paquet soumis aux partenaires sociaux serait à prendre ou laisser.  «Ce sera tout ou rien. S’il n’y a pas d’accord global, le gouvernement devra trancher seul sur les mesures à prendre.» Le Conseil de gouvernement va se réunir aujourd’hui. 

Le paquet proposé par le gouvernement prévoit en outre une baisse temporaire des prix pour le mazout et les carburants de 7,5 centimes d’euros (jusqu’au 31 juillet 2022), une augmentation du crédit d’impôt pour compenser la taxe carbone, un gel des loyers jusqu’au 31 décembre de cette année, combiné à une hausse de la subvention loyer et une hausse des primes énergétiques pour l’assainissement des logements.

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