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L’autre index

Au Luxembourg, les 48 heures à venir vont s’annoncer décisives pour la conclusion d’un accord tripartite visant à atténuer l’impact de la flambée généralisée des prix. L’index reste au cœur des tractations. Les syndicats réclament des concessions supplémentaires de la part du gouvernement pour ficeler un paquet global.

Toutes proportions gardées, la spirale inflationniste à laquelle est confrontée la population luxembourgeoise n’est en rien comparable au drame humanitaire qui se joue en Ukraine. Près de 4 millions de personnes ont déjà fui la guerre. Les pays frontaliers de l’Ukraine supportent actuellement la charge la plus importante pour accueillir ces réfugiés. Sont à citer la Pologne et la Hongrie, qui, par le passé, se sont montrées très réticentes à accepter l’arrivée de réfugiés sur leur territoire.

Ce regain de solidarité est à saluer. Le «deux poids deux mesures» reste néanmoins d’application. Si les réfugiés de nationalité ukrainienne sont accueillis à bras ouverts, les personnes fuyant la guerre, mais qui sont, par exemple, originaires d’Afrique, risquent de terminer dans des centres de rétention. Nos confrères allemands du Spiegel ont dévoilé ce traitement inhumain.

La pleine solidarité prônée depuis le début de l’agression russe de l’Ukraine connaît donc d’importantes lacunes. Et un autre problème majeur s’annonce. Les 27 États membres de l’UE ne trouvent pas d’accord pour mettre en place des quotas pour la répartition des millions de réfugiés ukrainiens. Le terme est devenu tabou. Seule une répartition volontaire est envisagée, avec comme base un «index» tenant compte du nombre de réfugiés ukrainiens et de demandeurs d’asile accueillis en fonction de la taille du pays.

Au Luxembourg, 7 500 réfugiés trouvent actuellement refuge. Le Grand-Duché plaide pour «une coordination douce sur base de capacités libres». Même le gouvernement luxembourgeois n’emploie plus le mot «quota». En l’absence d’une clé de répartition contraignante, aucun réfugié ni aucun pays de l’UE ne sortira toutefois gagnant de cette crise majeure. Le fait que ce sont les États membres les plus farouchement opposés à des quotas qui finissent par trinquer ne doit en aucun cas provoquer un enlisement de la situation. 

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