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Tests sur des singes et des humains : Volkswagen a voulu dissimuler un rapport gênant


"Il est regrettable que l'image du diesel (...) soit une nouvelle fois écornée", a déclaré à la télévision allemande le patron de Volkswagen, Matthias Müller. (photo AFP)

Volkswagen a cherché à dissimuler les résultats embarrassants des tests diesel menés sur des singes et des humains car ils montraient que les émissions de ses véhicules récents étaient « plus nocives » que celles des anciens, affirme mercredi le quotidien Bild.

Les résultats de ces expérimentations « ne devaient jamais sortir » car ils étaient « trop dévastateurs », affirme le quotidien allemand, qui publie des documents internes au laboratoire américain les ayant menés. « Nous avons adressé ce rapport final il y a plusieurs mois et ils (les responsables de VW) l’ont contesté parce qu’il ne correspondait pas à leurs attentes », écrivait ainsi en août 2016 Jacob McDonald, dont le laboratoire avait été mandaté par l’EUGT, organisme de recherche financé par Volkswagen, ses concurrents Daimler, BMW et l’équipementier Bosch.

Ces tests, initialement révélés par le journal américain New York Times, ont eu lieu en 2015, a indiqué mercredi Volkswagen. Les animaux étaient enfermés dans des cages de verre où ils inhalaient quatre heures durant les gaz d’échappements d’une Beetle, modèle phare de Volkswagen, et d’un Ford Pick-Up plus ancien. Les essais devaient démontrer l’innocuité des nouveaux moteurs diesel mais ont au contraire mis en évidence que les animaux ayant inhalé ce diesel supposé plus propre « présentaient plus de signes inflammatoires que ceux qui ont respiré l’ancien », a indiqué un expert à Bild.

L’image de VW « une nouvelle fois écornée »

Dans un courriel, Jacob McDonald proposait de ne pas évoquer dans le rapport final les mauvais résultats obtenus par les moteurs récents et d’insister sur l’absence de danger de « l’ancienne technologie ». Le rapport avait été adressé en juin 2017 à l’EUGT, en liquidation depuis le scandale du dieselgate en 2015, et qui ne l’a jamais publié, indique Bild. « Il est regrettable que l’image du diesel (…) soit une nouvelle fois écornée », a déclaré à la télévision allemande le patron de Volkswagen, Matthias Müller.

Le numéro un mondial de l’automobile a réagi au scandale en suspendant de ses fonctions son lobbyiste en chef, Thomas Steg, pour son rôle dans l’organisation des tests. Malgré tout Volkswagen maintient sa confiance au diesel. « Nous continuerons (…) à investir dans cette technologie et tenterons de réhabiliter le diesel », a ajouté Matthias Müller. Fin 2015, Volkswagen a été secoué par le scandale d’émissions polluantes du « dieselgate », après avoir reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d’un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions dépassant jusqu’à 40 fois les normes autorisées.

Le Quotidien/AFP

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