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Summerschool : la rentrée avant la rentrée


Durant deux heures, ces élèves de cycle 2.2 vont revoir certaines bases en allemand et combler leurs lacunes avant de commencer pour de bon une nouvelle année scolaire. (Photo : alain rischard)

Cette semaine, plusieurs milliers d’écoliers ont déjà repris le chemin de l’école pour la Summerschool, une initiative leur permettant de revoir certaines matières fondamentales avant la véritable rentrée des classes.

Pour Bruna, Noami et leurs camarades, la rentrée est arrivée un peu plus tôt que prévu. Le petit groupe de huit élèves, âgés de 8 à 10 ans, a retrouvé les bancs de l’école fondamentale Deich de Dudelange, mais pour une semaine seulement. Durant ces cinq jours, grâce à la Summerschool, les enfants vont revoir quelques bases en allemand afin d’être prêts pour la rentrée. Cette initiative, née en 2020, permet aux élèves, de l’enseignement fondamental comme du secondaire, de réviser certaines matières quelques semaines avant de retrouver effectivement les bancs de l’école.

Ce mercredi matin, c’est un intervenant un peu particulier qui est entré dans leur classe. Le ministre de l’Éducation, Claude Meisch, est allé à la rencontre de quelques enfants pour voir le dispositif en action. «La Summerschool est née à la suite de la pandémie quand les écoles ont dû fermer», rappelle le ministre. «Nous nous sommes alors demandé comment rattraper ce retard.» L’idée d’utiliser les deux dernières semaines des vacances d’été pour aider les élèves à préparer l’année suivante a alors germé. «Mais nous avons vite constaté que l’initiative pouvait être utile chaque année.»

«Ils sont super motivés»

Depuis deux ans, la Summerschool est donc reconduite chaque été pour aider les élèves à revoir quelques bases en allemand, en français ou en maths. Souvent sous l’impulsion des instituteurs, les parents peuvent ainsi inscrire leur enfant à l’une des matières. Mais le but n’est pas de revoir tout le programme de l’année précédente. Afin de ne pas les surcharger durant leurs dernières semaines de vacances, et de respecter leurs besoins physiologiques, chaque enfant ne peut donc fréquenter qu’un seul cours. «Cela nous permet de regrouper des élèves dans la même situation», note Claude Meisch. 

Grâce à des petits groupes de dix maximum, les enseignants peuvent plus facilement cibler les lacunes de chacun. «En mathématiques, j’ai même un groupe de trois! C’est fantastique, on aimerait travailler comme ça tout le temps», explique Dan Mauruschatt qui entamera à la rentrée sa première année en tant que professeur. Durant ces deux semaines, il retrouve aussi bien des élèves en difficulté que d’autres souhaitant se remettre dans le bain après deux mois de vacances. «Ils se sont tous mis au travail, ils sont super motivés.»

Un budget de 875 000 euros

«Je suis contente d’être ici», affirme d’ailleurs Bruna, en plein exercice d’orthographe. En plus de l’école, c’est aussi ses copains et copines qu’elle retrouve avec un peu d’avance. «J’aurais préféré rester en vacances», avoue Naomi. Plutôt forte en français, la petite fille va réviser son allemand au cours de prochains jours, une matière particulièrement demandée. «Durant les deux mois de vacances, certains ne pratiquent pas du tout la langue», rappelle Claude Meisch. «Cela peut créer des inégalités.»

Un budget d’environ 875 000 euros a été débloqué pour cette année 2022. Une somme qui servira notamment à rémunérer les 463 volontaires (295 dans l’enseignement fondamental et 168 dans le secondaire) qui ont sacrifié une partie de leurs vacances pour la Summerschool. «C’est très vite payant, cela nous permet d’éviter des redoublements», assure le ministre de l’Éducation.

Les inscriptions en baisse, les téléchargements en hausse

Après deux ans, l’initiative semble aujourd’hui bien intégrée par de nombreux parents, même si le nombre d’inscriptions diminue. Après avoir atteint un pic en 2021 avec 5 500 enfants, la Summerschool n’en compte cette année que 4 280 soit 520 de moins que la première édition en 2020. «Les besoins étaient plus grands lors du covid», relativise Claude Meisch qui explique aussi ces chiffres par la fin des restrictions et les départs en vacances plus nombreux que les deux années précédentes.

«En revanche, on note une augmentation des téléchargements sur le site.» Pas besoin en effet d’inscrire son enfant à la Summerschool pour le faire réviser. Quarante-six dossiers thématiques sont disponibles sur la plateforme d’enseignement à distance schouldoheem.lu. Élaborés par le Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques), ils reprennent les notions abordées lors des deux semaines de remise à niveau et sont mis à la disposition de toutes les familles. L’opportunité pour chacun de travailler à son rythme durant les vacances et d’appréhender la future rentrée tout en douceur.

Rattrapages et remises à niveau dans le secondaire

Pour les élèves du secondaire, deux types de cours sont proposés. Les cours de rattrapage sont réservés à ceux qui doivent passer une épreuve d’ajournement, ils permettent de réviser de nombreuses matières : allemand, anglais, français, mathématiques, biologie, sciences naturelles, chimie, physique.

Les cours de remise à niveau s’adressent quant à eux à tous les jeunes souhaitant combler leurs lacunes en langues (français, anglais, allemand) ou en mathématiques. Chaque élève peut choisir deux disciplines maximum pour une durée de cours limitée à une semaine. En 2022, 1 370 élèves participent à la Summerschool, une fréquentation en baisse par rapport à l’année dernière (1 770) mais en progression par rapport à la première année où ils n’étaient que 1 100. Les maths, suivies de près par le français, sont les plus prisées.

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