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Prix de l’énergie : déi gréng mettent les gaz


Meris Sehovic et Djuna Bernard pressent le gouvernement à ne plus perdre de temps, sans quoi la «paix sociale» sera menacée. (Photo : alain rischard)

Membres de la coalition, les verts mettent la pression sur le gouvernement pour accorder au plus vite une aide financière substantielle. Le montant envisagé s’oriente à la hausse de la facture de gaz.

Les tractations politiques pour ficeler un troisième paquet d’aides, en cette situation de flambée des prix généralisée, sont lancées pour de bon. Dès mardi, et la confirmation de la hausse substantielle de la facture de gaz (lire ci-contre), les partis de l’opposition sont montés au créneau pour avancer leurs propositions. Hier, déi gréng ont décidé de prendre les devants à l’échelle de la majorité. «Les acteurs politiques ne doivent plus perdre de temps», martèlent Djuna Bernard et Meris Sehovic, les deux coprésidents du parti écologiste.

Même s’ils affirment ne pas être dans le secret des dieux de leurs ministres, les dirigeants de déi gréng ont décidé de mettre la pression sur le gouvernement, dont la rentrée est fixée à ce vendredi. Pour souligner l’urgence, Meris Sehovic, le visage grave, a tenu à souligner que l’«explosion des prix de l’énergie constitue probablement la plus grande crise économique et sociale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale». Lors de la conférence de presse, d’autres qualificatifs alarmants ont été avancés. La situation serait telle qu’il pèserait un «énorme danger pour la paix sociale» et que la hausse des prix aurait des «suites très dramatiques sur l’économie et la société».

Le gouvernement mis sous pression

Déi gréng réclament – avant le début de la tripartite en octobre – une nouvelle aide financière directe, ciblée et substantielle, en priorité pour les ménages et entreprises les plus vulnérables, mais pas seulement. L’ordre de grandeur s’oriente à la hausse annoncée de la facture de gaz, chiffrée à près de 2 500 euros pour un ménage moyen. «Il est préférable que ceux qui sont le plus dans le besoin obtiennent 1 000 euros, plutôt que tout le monde obtienne 100 euros», résume Meris Sehovic, en citant une phrase signée par Friedrich Merz, le chef de l’opposition au Bundestag allemand.

À l’image du crédit d’impôt énergie, déi gréng plaident pour une aide graduelle. Le plafond pour être éligible pourrait être fixé à un revenu de 80 000 euros brut par an. Ceux qui se trouvent tout en bas de l’échelle toucheraient une aide approchant les 2 500 euros, ceux aux revenus les plus élevés bénéficieraient d’une aide moindre. Il serait toutefois trop tôt pour fixer des montants précis. «Il revient au gouvernement d’établir les critères et définir l’outil adéquat. Il faudra néanmoins qu’une aide soit décidée sans trop tarder», insistent les chefs de file de déi gréng.

La marge de manœuvre au niveau des finances publiques serait donnée pour accorder cette nouvelle aide financière directe. «L’urgence et la gravité de la situation font que l’on ne peut plus s’accrocher à des seuils idéologiques», lance Meris Sehovic. Le coprésident fait allusion au seuil d’une dette publique que le gouvernement veut limiter à 30 % du PIB.

Favorable à un impôt de solidarité

Djuna Bernard ajoute toutefois que «si des recettes supplémentaires» doivent être générées, déi gréng seraient prêts à discuter de l’introduction d’un impôt de solidarité. «Cet impôt serait notamment à verser par les grands revenus, mais aussi les entreprises moins ou pas du tout impactées par les crises successives, et qui continuent à générer d’importants bénéfices», détaille la coprésidente. En parallèle, le budget de l’État comprendrait toujours pas mal de crédits qui ne sont ni écologiques ni durables. Le déchet fiscal serait aussi à tacler, ajoute Djuna Bernard.

La nouvelle aide financière, revendiquée hier, ne doit cependant pas rester la dernière mesure à prendre. Déi Gréng renvoient vers la tripartite, appelée à trouver des solutions pour sauvegarder le pouvoir d’achat des ménages, maintenir l’emploi et garder intacte la capacité d’investissement des entreprises.

Gaz : un ménage de 4 personnes
confronté à un surcoût de 2 350 euros

Enovos a officiellement confirmé, hier, la hausse substantielle du prix du gaz, qui sera d’application à partir du mois d’octobre. Un exemple de calcul, livré par le fournisseur d’énergie, permet de mieux saisir l’impact de l’augmentation de près de 77 % de la facture.

Pour un ménage type de 4 personnes avec une consommation moyenne de 3 300 m3 de gaz par an (soit 36 300 kWh/an), le coût total s’élèvera désormais à quelque 5 400 euros par an.

Pour rappel, depuis avril, l’État prend en charge les coûts du réseau. Sans cette mesure, la facture passerait à 6 070 euros par an.

Avec le tarif actuel, en vigueur jusqu’à fin septembre, le coût annuel pour ce même ménage de 4 personnes s’élevait à environ 3 050 euros par an (sans frais de réseau) et 3 600 euros (avec frais de réseau).

Un surcoût de 2 350 euros ressort (ou de 2 470 euros), donc, de ce calcul théorique.

Un commentaire

  1. Si on écoutait les verts, nous serions en faillite dans de très brefs délais.

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