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Relations Luxembourg-Sri Lanka : un potentiel à exploiter


L’ambassadrice du Sri Lanka Grace Asirwatham espère attirer plus de touristes luxembourgeois vers son pays. (Photo : julien garroy)

Le Luxembourg et le Sri Lanka célèbrent cette année leurs 50 ans de relations diplomatiques. Des relations jusque-là cordiales, mais très peu développées, que les deux nations comptent bien intensifier.

C’est le 27 juillet 1972 que le Luxembourg et le Sri Lanka, petite île au sud de l’Inde de 22 millions d’habitants, ont établi des relations diplomatiques. Cinquante ans de relations «amicales et cordiales», pour reprendre les termes de l’ambassadrice du Sri Lanka en Belgique et au Luxembourg, Grace Asirwatham, mais, il faut bien le reconnaître, avec «peu d’interactions». Ce n’est ainsi qu’à partir de 1995 qu’un consulat sri-lankais a été ouvert au Grand-Duché, tandis que le Sri Lanka n’a été rattaché à l’ambassade du Luxembourg de New Delhi (en Inde) qu’en 2020.

Les échanges commerciaux entre les deux pays sont, eux aussi, encore assez réduits. Le Sri Lanka exporte en effet pour 1,6 million d’euros de produits dans les pays de la Grande Région dans leur ensemble et la plupart du temps, ce sont les pays voisins du Luxembourg, la France notamment, qui redistribuent une partie des produits sri-lankais vers le Grand-Duché – essentiellement des produits textiles, du poisson, des produits d’ingénierie, du caoutchouc, du thé, du café, des pierres précieuses, des bijoux…

Le Grand-Duché, pour sa part, n’exporte que pour 0,6 million d’euros de produits vers le Sri Lanka, pour la plupart issus du secteur industriel : des articles en fer et en acier, en plastique et en aluminium, des machines et équipements électriques, des produits chimiques…

Attirer les investissements

Une situation que comptent bien faire évoluer les deux nations, entre lesquelles des Memoranda of Understanding (MoUs) sont «sur le point» d’être signés, annonce Grace Asirwatham, en visite au Luxembourg pour célébrer le jubilé des relations luxembourgo-sri-lankaises, ainsi que les 75 ans de l’Indépendance de son pays, ancienne colonie britannique. «Nous avons déjà signé un accord portant sur les services aériens et un permettant d’éviter la double taxation. Un MoU sera également prochainement signé entre nos deux Chambres de commerce. Il s’agit de poser les bases pour attirer les investissements. L’ambassade du Sri Lanka travaille aussi actuellement sur la création de programmes d’échanges entre l’université du Luxembourg et l’université de Peradeniya.»

«La seule chose que nous n’avons pas, c’est la neige !»

Les perspectives de développement potentielles existent, en particulier dans les domaines des technologies de l’information et de la communication (TIC), perçues comme un «secteur lucratif pour l’industrie et les professionnels sri-lankais». Mais c’est aussi et surtout sur le tourisme que semble miser l’ancienne Ceylan, forte d’une histoire et d’une culture riches et d’un paysage très diversifié, qui va de la forêt tropicale aux plaines arides, en passant par les montagnes et les plages de sable fin. Le Sri Lanka a même sa «Petite Suisse» ou «Petite Angleterre», Nuwara Eliya, une ville de haute montagne réputée pour son thé. «La seule chose que nous n’avons pas, c’est la neige!», résume Grace Asirwatham.

Le tourisme est d’ailleurs la troisième source de revenue du pays, après l’export de textile et de thé. Une manne bien mise à mal entre une longue guerre civile (1983-2009) entre Cinghalais et Tamouls, dont il reste des séquelles, et des attaques terroristes islamistes en 2019. Sans oublier le tsunami en 2004, venu ravager ses côtes. Le Sri Lanka a été l’un des pays les plus touchés par la catastrophe : plus de 35 000 morts, près de 4 500 disparus et environ 250 000 personnes sinistrées. La pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières, puis la crise économique et les grandes manifestations de 2022 ont à nouveau eu un impact considérable sur ce secteur.

Les Luxembourgeois, un tourisme de niche

Mais une nouvelle ère semble enfin s’annoncer. «Les touristes peuvent aller partout, y compris dans la région Nord [NDLR : pour laquelle les Tigres de libération de l’Eelam tamoul revendiquaient l’indépendance]. Leur sécurité est prise très au sérieux, nous avons même une police dédiée, et la pandémie est maîtrisée», rassure l’ambassadrice.

Jusqu’à 1 000 touristes luxembourgeois sont allés visiter le Sri Lanka avant la pandémie, ils sont en moyenne 100 à 200 chaque année. Un nombre encore réduit, mais «qui tend à augmenter», se réjouit Grace Asirwatham, qui mise sur la particularité des Luxembourgeois : «Ils sont peu nombreux, mais ils ont tendance à se diriger vers des marchés de niche, vers le tourisme de luxe, à rester plus longtemps sur place et à dépenser beaucoup plus d’argent que les autres touristes. Mais le Sri Lanka n’offre pas seulement du tourisme de luxe, il y en a pour tous les goûts, il y a aussi des routards. Ce qui est sûr, c’est que la plupart du temps, quand on est venu une fois au Sri Lanka, on n’a ensuite qu’une envie, c’est d’y revenir.»

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Si on veut que le tourisme dans une certaine destination décolle, et cela vaut pour le Srilanca comme tout autre pays, ce sont les liaisons aériennes où ça se joue… Mais pour cela, il faudrait que l’aéroport de Luxembourg aménage aumoins l’une des portes d’embarquement et ères de stationnement pour arrimer un/des avions de capacité intercontinentale. Amoins de viser l’exclusivité du Airbus A321 Neo-XLR, qui a la taille réduite de la génération A320/321, mais l’autonomie de vol des gros jumbos!

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