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Rabais à la pompe : déi gréng rongent leur frein


Josée Lorsché, la cheffe de file de déi gréng à la Chambre, a clairement pris position, hier. Le rabais à la pompe ne serait ni ciblé ni durable. «La prolongation est un mauvais signal», clame-t-elle. (photo Hervé Montaigu)

Le maintien jusqu’à fin août de la remise de 7,5 centimes d’euros par litre de carburant sera toléré par déi gréng, pourtant vexés. Ils réclament en contrepartie des aides plus ciblées pour l’automne.

Le gouvernement doit valider ce vendredi la prolongation du rabais accordé depuis la mi-avril sur chaque litre d’essence et de diesel vendu au Luxembourg. Le principe même de ces 7,5 centimes de réduction n’a jamais obtenu le plein soutien de déi gréng. «Il s’agit d’une absurdité», lancera même François Bausch, vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité. En tant que partenaire de la coalition gouvernementale, le parti a fini par accepter, dans la douleur, cette mesure visant à contrer la flambée des prix.

Jeudi, à l’occasion du bilan de l’année parlementaire de déi gréng, le ton n’avait guère changé. «Ce n’est pas un secret de polichinelle. L’ensemble de la fraction ainsi que le parti estiment que cette mesure est inutile», tranche Josée Lorsché, la cheffe de file des verts à la Chambre. L’élue sudiste ne cache pas que l’annonce de la ministre libérale des Finances est inattendue. «Si elle juge opportun de prolonger le rabais de 7,5 centimes d’euro pour un mois, il faut que la ministre comprenne aussi nos arguments. Je pense savoir qu’elle plaide aussi en faveur de la durabilité et de l’équité sociale», affirme Josée Lorsché.

Les piques envers le DP ne doivent cependant pas remettre en question la volonté de déi gréng de venir en aide à ceux qui souffrent de l’inflation galopante : «Nous sommes clairement en faveur d’allègements pour permettre à la population de mieux faire face à la hausse des prix. Aussi bien l’Energiedësch que la tripartite ont débouché sur des mesures d’aides ciblées, visant à soulager les plus petits revenus», rappelle la cheffe de fraction, avec dans son dos l’équipe gouvernementale de déi gréng. Le rabais à la pompe ne remplirait néanmoins pas ce critère de sélectivité. «Le directeur de banque profite tout autant de ces 7,5 centimes d’euro que le petit salarié. Cette mesure n’est en rien ciblée socialement. De plus, il existe des études réalisées à l’étranger qui démontrent que ce genre de rabais profite surtout aux plus gros salaires», fustige Josée Lorsché.

«On attend des réponses rapides»

Déi gréng ne vont cependant pas bloquer ce vendredi matin la prolongation jusqu’à fin août de cette réduction étatique. «Il est tout à fait clair que cela va durer un mois de plus, et puis ce sera fini !», martèle la cheffe de fraction. Une contrepartie est d’ores et déjà réclamée aux partenaires de coalition du DP et du LSAP : «Il nous faut négocier d’autres mesures d’aides plus ciblées et plus durables». Car même avec le crédit d’impôt énergie, qui vient compenser le report de l’index, le chèque énergie ou la hausse de l’allocation de vie chère (AVC), «on n’est pas assuré de ne plus devoir agir». Du coup, déi gréng plaident pour une hausse du crédit d’impôt pour les monoparentaux, une indexation de l’AVC, la fin de l’amortissement accéléré dans le domaine du logement ou encore une réduction de la TVA pour la mobilité douce et la production d’énergie durable. «On s’attend à ce que le gouvernement livre rapidement des réponses», clame le député François Benoy.

L’ambiance risque d’être tendue ce matin à l’occasion du dernier Conseil de gouvernement avant les vacances d’été.

Patrimoine, haine et nucléaire

La bisbille autour du rabais à la pompe est venue faire de l’ombre au bilan parlementaire à proprement parler de déi gréng. Parmi les grands acquis de l’année écoulée, Josée Lorsché cite la nouvelle loi sur la protection du patrimoine culturel ou encore l’entame des travaux sur l’inscription dans le Code pénal d’une circonstance aggravante pour punir les discriminations de tout genre. La cheffe de fraction a mis un accent particulier sur la lutte contre la haine.

L’ADR s’est notamment retrouvé dans le viseur en raison de ses propos tenus dans le cadre de la révision de la Constitution : «La seule intention est de faire peur aux gens et de s’acharner sur le gouvernement». Le CSV n’a pas été épargné non plus en raison de son retrait du comité d’action national contre le nucléaire. «Il est incompréhensible qu’un parti qui se veut être grand et qui se doit donc de protéger la population fasse éclater le large consensus politique contre le nucléaire», fustige Josée Lorsché.

2 plusieurs commentaires

  1. Les verts, dans leur majorité, sont des marxistes recyclés. L’idéologie marxiste ne faisant plus recette, on a changé de casquette.
    Tout le monde, sauf quelques rares sagouins, sont d’accord pour ne pas jeter de plastiqu à la mer, à trier ses déchets et à ne pas polluer les rivières.
    En revanche penser que le CO2 est le mal absolu, que le nucléaire aussi (alors qu’il n’émet aucun CO2), là on tombe dans l’idéologie pure, fondée sur des a priori, non validés par les meilleurs scientifiques. Notez que ces derniers ne se trouvent pas au sein de l’IPCC, traduit mensongèrement par GIEC en français alors que l’intitulé original ne comporte aucun « expert ».

    • Valere Hirtz

      Gerldam

      Je suis totalement d’accord, ils sont comme des pastèques, vert dehors, rouge caviar de l’intérieur.
      Tout est inversé, ils sont coincés et leur discours commence à dissoner, tellement entre énergie verte et relance du nucléaire ainsi que reprise des centrales au charbon, ils diront bientot que nous ne pouvons plus péter…

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