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Près de 20% des salariés français du privé renoncent à un arrêt maladie pourtant prescrit


Beaucoup expliquent qu'il n'est "pas dans leurs habitudes de se laisser aller", la "peur d'être surchargé de travail au retour" ou de se "sentir contraint par la hiérarchie". (illustration Isabella Finzi)

Près de 20% des salariés du secteur privé ont renoncé à un arrêt maladie pourtant prescrit par leur médecin traitant en 2016, selon une étude publiée mercredi.

Cette étude sur l’absentéisme au travail du leader en assurance santé et prévoyance Malakoff Médéric, précise que 19% des arrêts de travail prescrits au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, réalisée en octobre 2016 par l’Ifop, n’ont pas été respectés, dont 7% « ont été pris mais pas en totalité » et 12% « n’ont pas été pris ». Parmi les 19% de salariés qui n’ont pas respecté leur arrêt maladie, 72% indiquent l’avoir directement refusé et 28% l’avoir accepté dans un premier temps avant d’aller tout de même travailler.

Selon une autre étude du même groupe, réalisée sur toute l’année 2016 et portant sur 61 000 entreprises et plus de deux millions de salariés, 34,1% des salariés du privé ont eu au moins un arrêt dans l’année pour maladie, un chiffre stable depuis 2013. Les 30-39 ans sont les plus touchés mais la durée des arrêts augmente avec l’âge.

Peur et sentiment de contrainte

Les salariés qui ne prennent pas leur arrêt maladie avancent comme principales raisons dans la première étude le fait qu’il n’est « pas dans leurs habitudes de se laisser aller » (48%), la « peur d’être surchargé de travail au retour » (29%) ou de se « sentir contraint par la hiérarchie » (22%). Pourtant, 39% d’entre eux « regrettent » après coup de ne pas avoir respecté l’arrêt maladie prescrit tandis que 65% d’entre eux disent être conscients de l’impact de leur refus sur la « baisse de leur productivité au travail » et sur la « qualité de leur travail ».

Parallèlement, un salarié sur dix a volontairement demandé un arrêt maladie à son médecin, soit 11% des actifs, « notamment les salariés-aidants ou les 18-34 ans », précise cette étude à questions multiples par thème traité, portant sur 2 000 salariés et 300 médecins généralistes qui ne sont pas leurs médecins traitants.

Le Quotidien/AFP

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