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Plus d’obstacle à l’ouverture d’Orpea au Luxembourg


L’agrément ministériel ouvre la voie à une subvention via l’assurance dépendance, mais impose aussi des contrôles. (Photo : afp)

Le géant mondial des maisons de retraite, Orpea, endetté et visé par des accusations de maltraitance sur ses résidents, a obtenu jeudi l’agrément du ministère de la Famille, et ouvrira bientôt une première résidence, à Merl.

C’était imminent, c’est désormais officiel : le géant mondial des maisons de retraite Orpea, dans la tourmente depuis des accusations de maltraitance sur ses résidents, vient de voir sa demande d’agrément pour l’ouverture d’un premier établissement au Luxembourg validée par le ministère de la Famille.

Si, en début d’année, Corinne Cahen s’était elle-même dite «choquée» par les révélations publiées dans le livre-enquête Les Fossoyeurs, la ministre nous avait aussi confié que sa marge de manœuvre était extrêmement réduite dans ce dossier : «Si toutes les conditions prévues par la loi sont remplies par le projet d’Orpea, je n’ai pas le pouvoir de refuser l’agrément», avait-elle regretté.

Avec le précieux sésame, la résidence Récital va donc ouvrir ses portes dans le quartier de Merl à Luxembourg ces prochaines semaines, le temps de boucler les derniers détails administratifs. Tandis qu’une deuxième maison de retraite est d’ores et déjà planifiée au Grand-Duché à l’horizon 2024/2025, dans la commune de Strassen cette fois.

Vingt et un équivalents temps plein

Alors que la directrice de la résidence de Merl n’était pas joignable jeudi, Marijke Verboven, qui dirige la communication du groupe Orpea pour la Belgique et le Luxembourg, nous a confié depuis Bruxelles que cet agrément constitue un «atout indéniable», puisqu’il ouvre la voie au versement d’une aide financière aux résidents via l’assurance dépendance. Elle a aussi dit y voir «une véritable marque de confiance de la part des autorités, qui motive encore plus l’équipe en place».

Vingt et un équivalents temps plein ont déjà rejoint l’encadrement, permettant à l’établissement de fonctionner correctement dès son ouverture, mais Orpea compte bien renforcer les effectifs dans les mois qui vont suivre, vu l’intérêt suscité : «On a beaucoup de demandes, et nous avons déjà commencé à organiser des visites guidées des lieux», détaille Marijke Verboven, qui précise que ce sont les résidents luxembourgeois qui sont avant tout ciblés, ce qui n’empêchera pas l’installation de pensionnaires originaires de l’étranger.

Et vu les tarifs annoncés – entre 3 500 et 5 000 euros mensuels pour une chambre – l’offre vise clairement les personnes âgées les plus aisées financièrement : «Ce genre de résidence aux prestations haut de gamme ne s’adresse pas à tout le monde, on parle ici d’un public privilégié», assume la directrice de la communication.

Un statut indépendant au sein du réseau?

Quant au contexte tendu et au revirement au niveau de la direction, avant même l’ouverture – la directrice de Merl, Stéphanie Rondoz, succède à Dominique Cipriani, nommé au départ – le groupe préfère ne pas commenter.

Marijke Verboven insiste cependant sur le fait que les déboires financiers du groupe Orpea n’éclabousseront pas l’établissement luxembourgeois, qui jouira, selon elle, d’un statut indépendant au sein du réseau : «Il n’y aura aucun impact sur nos résidents, nos collaborateurs ou nos fournisseurs. La résidence est une entité indépendante donc on ouvre dans les meilleures conditions possibles», assure-t-elle.

110 chambres et 23 appartements

Pas sûr que cela suffise à éteindre l’incendie politique à quelques mois des élections : alors que l’opposition ne devrait pas tarder à tirer à boulets rouges sur la ministre Corinne Cahen, déi Lénk a ouvert le bal quelques heures à peine après l’annonce du feu vert du ministère, dénonçant, dans un communiqué, «un processus de privatisation et d’outsourcing du secteur des soins à la personne dont elle a la responsabilité (…) alors qu’elle dispose de toutes les informations relatives aux scandales financiers et aux désastres sanitaires et gestionnaires dans lesquels la société est impliquée».

En attendant, à Merl, les 110 chambres et 23 appartements de la résidence Récital – une maison de repos et de soins et une résidence services pour seniors – ne sont pas encore tous remplis. Les visites du site se poursuivent, et les premiers inscrits affluent.

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