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Nucléaire : Greenpeace s’oppose à la prolongation de la durée de vie de deux réacteurs belges


L’analyse publiée par Greenpeace Luxembourg relève que les réacteurs présentent des lacunes dans plusieurs domaines. (Photo : archives afp)

Greenpeace Luxembourg va introduire une opposition formelle contre le projet de consultation transfrontalière sur la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 en Belgique.

Greenpeace prend une nouvelle fois position sur la question du nucléaire. Ce lduni, l’association de défense de l’environnement a publié une analyse technique, commandée auprès de «deux expertes indépendantes», du dossier publié par les autorités belges dans le cadre de la consultation transfrontalière sur la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 en Belgique.

Doel 4 est un réacteur de la région flamande. Il a été mis en service en juillet 1985 et devait être désactivé en juillet 2025. Tihange 3 se trouve quant à lui en région wallonne et a été mis en service en septembre 1985 et devait être désactivé en septembre 2025. Leurs arrêts étaient donc initialement prévus après 40 ans de fonctionnement. Le projet vise à prolonger de dix ans l’exploitation des deux réacteurs. La date limite prévue pour l’arrêt étant repoussée au 31 décembre 2037.

Le réacteur Tihange 3 se situant à une centaine de kilomètres de la frontière entre le Luxembourg et la Belgique, l’activité proposée est susceptible d’avoir un impact sur le territoire du Grand-Duché. La Belgique est ainsi obligée de consulter les autorités et le public luxembourgeois pour autoriser ou non la prolongation de la durée de vie des deux réacteurs. La consultation est organisée par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et a été révélée en mars dernier aux résidents luxembourgeois et prendra fin le 20 juin.

Deux mois après l’ouverture de la consultation, Greenpeace annonce s’y opposer formellement. L’analyse relève des lacunes dans plusieurs domaines : «sur la présentation et la procédure, les déchets nucléaires, les alternatives au projet ou les dangers liés aux évènements naturels».

Des lacunes en termes de sécurité

Selon Greenpeace Luxembourg, les réacteurs Doel 4 et Tihange 3 présentent des faiblesses en cas de fonctionnement de longue durée. «Le concept de sécurité de ces deux réacteurs est obsolète par rapport aux normes et réglementations de sécurité actuelles», affirme l’association dans son analyse. Le rapport indique qu’afin de prolonger la durée d’exploitation des réacteurs, les exigences de sécurité doivent être réduites, ce qui entraîne mécaniquement une augmentation des risques d’incident.

L’association rappelle que l’objectif fondamental de sécurité pour les nouvelles centrales nucléaires est «l’exclusion des accidents de fusion du cœur avec des rejets précoces et élevés». «À l’heure actuelle, Doel 4 et Tihange 3 ne répondent pas à cette exigence.»

«La population et les responsables politiques ont le droit de savoir sur quels points Doel 4 et Tihange 3 ne répondent pas aux normes de sécurité actuelles. De même, les informations sur les mises à niveau techniquement envisageables mais laissées en suspens pour des raisons économiques doivent être diffusées de manière claire et transparente», estime Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg dans le communiqué.

Des risques d’accident

Pour Greenpeace, il est problématique d’approuver une prolongation de la durée de vie sans que l’élimination sûre des déchets nucléaires, y compris leur stockage final, ne soit assurée. «L’extension de la durée de vie se traduirait par environ 810 éléments combustibles usés supplémentaires, soit une augmentation de 7,8 % par rapport à la quantité sans extension de la durée de vie», indique l’analyse.

Au-delà des dangers que représentent les déchets nucléaires, Greenpeace énonce la possibilité d’accidents au sein des réacteurs. Selon eux et l’Évaluation des incidences sur l’environnement (EIE), des accidents de conception et des accidents allant au-delà de la conception peuvent conduire à des mesures d’intervention telles qu’un confinement ou la distribution de comprimés d’iodure de potassium. Ils évoquent aussi le projet flexRISK. Ce dernier a étudié le risque d’une catastrophe majeure, qui contaminerait des «grandes parties de l’Europe». «Un tel accident pourrait même entraîner des évacuations de zones en Belgique et dans les pays voisins».

«Le dossier déposé n’est pas complet», conclut Roger Spautz. «Les risques les plus importants ont été omis. Et la consultation intervient alors que le gouvernement belge et l’opérateur Engie négocient toujours les modalités de mise en œuvre de l’extension, et que les normes de sécurité sont mises sous pression.»

2 plusieurs commentaires

  1. Greenpeace étant un anti-nucléaire primaire, sa parole n’a aucun poids.

    • Comme les arguments pour la prolongation du nucléaire sont émis par des défenseurs inconditionnel du nucléaire, leur parole n’a aucun poids.
      Souvent, le nucléaire est leur gagne pain …

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