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Nico Funck : «Pour le diplôme, Jeff Saibene m’a dit que c’était trop tard»


(photo DR)

Né à Differdange, ex-joueur du F91, l’ancien défenseur international sera partagé en Coupe, samedi. Même si l’on peut gager que c’est Käerjeng qui le préoccupe le plus.

Découvrez tous nos autres épisodes dans la rubrique dédiée « C’était mieux avant »

Quel est le plus beau but que vous ayez jamais marqué ?

Nico Funck : C’était avec Käerjeng dans un derby face à Pétange. On gagne là-bas et je marque un but de plus de 50 mètres sur un très très long ballon que Patrick Worré avait très mal estimé. À l’époque, il était encore jeune.

Quel est le joueur le plus fort contre lequel vous ayez joué ?

Je dirais Alan Shearer quand on a affronté l’Angleterre. Heureusement que je ne me suis retrouvé qu’un quart d’heure en face de l’Allemand Oliver Bierhoff (NDLR : lors de sa 2e sélection, à Mannheim, 7-0) et que le match était déjà plié, donc il était plus calme. Mais contre Shearer à Wembley, c’était vraiment très dur. Horrible même. En face, il y avait encore Paul Scholes, David Beckham. Cela avait aussi été particulièrement difficile contre le grand (NDLR : 1,93 m) Kennet Andersson et la Suède. Là, il y avait un vrai problème de taille. Paul Philipp m’avait même prévenu : « Tu ne vas pas lui prendre beaucoup de ballons de la tête mais l’important, ce sera le deuxième ballon ». En vrai… c’était impossible de lui prendre un ballon de la tête.

Guy Hellers a fait son tout dernier match international à Chypre le jour où moi je faisais mon tout premier. Il a dû avoir peur de ma concurrence et il m’a laissé la place

Et quel est le joueur le plus fort avec lequel vous ayez joué ?

Il y a eu Manou Cardoni, un phénomène, qui faisait partie de ces joueurs qui avaient une vision extrêmement moderne et pouvaient faire basculer un match à tout moment. Le jeu, à l’époque, était bien plus lent qu’il l’est aujourd’hui et lui était en avance sur son temps. Bon, j’ai aussi eu la chance de jouer avec mon idole de jeunesse, Guy Hellers, qui a fait son tout dernier match international à Chypre le jour où moi je faisais mon tout premier. Disons qu’il a dû avoir peur de ma concurrence et qu’il m’a laissé la place (il rit)…

Quel est le joueur que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir ?

En sélection, j’ai été en chambre avec Roby Langers. Je me rends compte qu’il y a beaucoup de gens qu’on ne revoit plus après sa carrière, même au pays, et Roby, je l’aimais vraiment bien. Maintenant, je le vois juste sur Facebook, je suis sa vie de businessman et sur toutes les photos, il est en galante compagnie dans de grands événements…

Quel aura été votre déplacement le plus fou ?

En Coupe d’Europe avec Grevenmacher, à Reykjavik. On y est allés en première classe, on a perdu, on est revenus en deuxième classe! (Il rit). C’était prévu comme ça, mais j’ai eu l’impression que c’était une punition! Sinon, on a aussi joué à Moscou avec les U21 et il faisait tellement froid qu’en rentrant dans les vestiaires, on est restés trente minutes sans bouger. L’ambassadeur est venu nous dire quelques mots juste après le match, mais je ne me souviens pas de ce qu’il a voulu nous dire. Je n’ai rien compris.

Quelle aura été votre plus grosse engueulade de vestiaires ?

Malheureusement, c’est moi. J’ai engueulé Johan Bellini (NDLR : ex-F91) en lui demandant de se bouger le cul. Evariste Kabongo m’avait repris en me disant qu’il était jeune, que je ne pouvais pas lui parler comme ça. Et en fait, moi qui suis gentil avec tout le monde, je regrette d’avoir fait ça. Un jour, je l’ai avoué à mes enfants et ils m’ont dit : « Mais enfin, tu as vu comment il joue?! ». Je me dis que c’est peut-être ce coup de gueule qui lui a permis de faire une si belle carrière ensuite…

Quel est le joueur le plus fou avec lequel vous ayez évolué ?

Philippe Felgen. Des histoires avec lui, il y en a beaucoup! Mais une fois, il est venu à la maison pour m’emprunter ma voiture. Ma femme, qui le connaissait déjà, lui demande de bien la ramener pour le lendemain. Il l’a ramenée… cinq jours plus tard, mais au moins, elle est revenue entière.

Quelle aura été votre plus gros regret de footballeur ?

Sans doute de ne pas être allé à la Jeunesse quand j’ai été sollicité. J’étais à Grevenmacher et au moment même où la Vieille Dame est venue frapper à ma porte, un grand monsieur du F91 m’a appelé, et comme Marc Thomé et Paul Koch partaient à Dudelange, j’ai suivi. Je ne peux pas le regretter :  j’ai été champion deux fois. Mais jouer à la Frontière, ça aurait été tellement bien aussi…

Et votre plus grosse bêtise ?

N’avoir jamais pu coacher une équipe plus haute parce que j’ai raté le diplôme UEFA A car on nous avait dit qu’on pouvait avoir un peu plus de temps pour remettre nos dossiers d’examen. Jeff Saibene nous avait dit oui pour lundi, après le week-end. Moi… je l’ai rendu mardi et il m’a dit que c’était trop tard. Et je ne l’ai plus jamais repassé.

Et si vous deviez conclure sur votre meilleur souvenir de carrière ?

Me retrouver devant 69 000 spectateurs à Wembley contre l’Angleterre. On ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Ma femme y était, elle a vu ça, j’étais vraiment content.

Ses faits d’armes

Le défenseur central formé par les Red Boys, puis qui a enchaîné 172 matches de DN à Grevenmacher, au F91 puis à Käerjeng, a remporté une Coupe (avec le CSG) et deux championnats (avec Dudelange). Il a cumulé 10 matches de Coupe d’Europe et également 17 sélections entre 1997 et 2002.  

Aujourd’hui

Âgé de 51 ans, il vit à Käerjeng et poursuit son travail aux Chemins de fer luxembourgeois (il y est depuis plus de 30 ans) tout en recherchant un club, après avoir notamment coaché trois ans Schouweiler et être passé au chevet de la réserve du CSG.

Depuis 2019 et jusqu’en février dernier, il s’occupait de Pratzerthal.

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