Accueil | A la Une | Votre facture de gaz devrait augmenter de 80% cet hiver

Votre facture de gaz devrait augmenter de 80% cet hiver


Si les fournisseurs ont tenté de limiter la hausse, celle-ci, sans intervention de l'Etat, est inéluctable. (Illustration Pixabay)

Les fournisseurs luxembourgeois ont annoncé une forte augmentation de la facture de gaz d’ici à la fin de l’année. Celle-ci pourrait bondir de 80% pour une majorité de clients.

La nouvelle a très vite fait réagir les politiques de tous bords, à l’image de Marc Spautz qui a envoyé une question parlementaire au gouvernement. Le député du CSV s’inquiétait d’une information dévoilée par nos confrères de RTL : les principaux fournisseurs de gaz ont annoncé que la facture pourrait augmenter à la fin d’année. Et c’est une hausse substantielle qui attend les ménages : entre 80 et 90%.

Une hausse effective au 1er octobre

Directeur de SUDenergie, Alain Fürpass confirme ces chiffres. « La hausse sera effective à partir du 1er octobre, nous communiquerons prochainement les prix. Nous avons déjà prévenu nos clients en juillet d’une hausse. » Mais cette augmentation, si importante soit elle, n’est pas la première. L’ILR constate une augmentation significative des prix depuis mai 2021. « Entre mai et décembre 2021, les prix ont quasiment quadruplé », note le régulateur.

La situation inquiète le président de l’ULC, Nico Hoffmann. « C’est une énorme nouvelle, j’ai eu du mal à le croire. » Cette hausse pourrait en effet avoir des conséquences désastreuses. « On ne peut pas précipiter encore plus de ménages dans la pauvreté ou leur demander d’avoir froid en hiver ».

Livraisons imprévisibles pour le gaz russe

Mais les fournisseurs affirment qu’ils ne font que répercuter les prix du marché. D’après Encevo, « les prix du gaz sur les marchés de gros ont plus que doublé depuis février. Pour cet hiver, par exemple, le prix de gros a augmenté d’environ 125% par rapport à la fin février. L’évolution imprévisible des livraisons de gaz russe continuera d’influencer considérablement le prix. »

Si le fournisseur a tenté de maintenir les tarifs à un niveau constant jusqu’à présent, il se voit contraint de les adapter à cette évolution. D’où une augmentation d’environ 80% pour un client moyen. « Pour certains dont les acomptes ont déjà été adaptés en été, cela sera moins important. Dans ce contexte, il est important de mentionner que les acomptes sont régulièrement adaptés afin d’éviter au client d’avoir à payer des montants supplémentaires importants lors de la facturation annuelle. »

Même son de cloche chez SUDenergie qui doit composer, comme Encevo, avec les très nombreuses fluctuations des prix du gaz. Entre la crise ukrainienne, la maintenance de Nord Stream 1, le ralentissement de l’approvisionnement, celui-ci ne semble plus connaître de stabilité. « Cela change d’un jour à l’autre et même d’une heure à l’autre », précise Alain Fürpass. « Tant que la crise durera, il faudra faire avec le prix du marché. »

Appliquer une TVA réduite ?

Face à cette hausse qui semble difficile à supporter pour certains ménages, Marc Spautz demande : « comment le gouvernement entend-il venir en aide aux quelque 90 000 clients, sachant qu’une énorme augmentation des prix touchera toute la population et de nombreuses entreprises ? ». Le député s’interroge aussi sur l’éventualité d’une aide de la part du gouvernement pour amortir la facture.

Pour Nico Hoffmann, « l’État ne peut pas rester indifférent à cette hausse annoncée et doit intervenir, au moins pour les plus modestes, y compris ceux de la classe moyenne. » Il propose notamment que le gouvernement « serre quelques vis » pour plafonner les prix. « En France, par exemple, le rabais sur l’essence est de 18 centimes, le Luxembourg devrait étudier la possibilité de faire un rabais sur le gaz. On pourrait appliquer une TVA réduite sur une durée limitée. »

Une prise en charge par l’office social est toujours possible

Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore réagi. Néanmoins, plusieurs actions sont déjà entreprises. « Jusqu’au 31 décembre, l’État prend en charge les frais de réseau », explique Alain Fürpass. « Il faut espérer qu’il continuera en 2022. » L’ILR rappelle aussi que les clients en difficulté de paiement peuvent être pris en charge par l’office social. « Dans tous les cas, avant coupure, les fournisseurs doivent avertir le client et l’office social concerné. »

Un commentaire

  1. Nombreux sont ceux qui se chaufferont autrement.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.