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Luxembourg : la résilience iranienne en images


Sobhan Naderi est réalisateur du documentaire Unveiled Resilience et réfugié d’Iran depuis quelques mois.  (Photos : alain rischard)

Jusqu’au 25 août, au Cercle Cité, en vis-à-vis de la place d’Armes, est projeté Unveiled Resilience, un documentaire émouvant et historique, réalisé par Sobhan Naderi, photographe et ancienne victime de la répression iranienne.

Si les opposants au gouvernement iranien n’ont pas leur place sur leur territoire, Sobhan Naderi, photographe et ex-victime de la répression, est parvenu à trouver la sienne, ici, en Europe. Depuis son parcours tumultueux dans son pays natal, il a trouvé sa voix, celle de délivrer un message qui lui tient à cœur, à travers un documentaire réalisé durant 5 mois. Pour la première fois, il décide de le faire découvrir au peuple luxembourgeois. 

Diffusé depuis le 7 août au Cercle Cité à la place d’Armes, le court métrage Unveiled Resilience (La Résilience dévoilée) de Sobhan Naderi a vu défiler plusieurs nationalités. Pour pouvoir mieux échanger les différents points de vue sur le sujet, le photographe a mis en place un concept où les spectateurs sont interviewés et filmés après la découverte du court métrage : «J‘ai déjà pu discuter avec quelqu’un de France, une autre personne d’Espagne, du Brésil, du Kurdistan, etc., et tous partagent la même peine en voyant ces images défiler. Ils comprennent ce qu’il s’y passe et parfois partagent leur propre histoire ou alors celle de mouvements des femmes dans leur pays. C’est très intéressant pour moi, mais aussi pour eux», dit-il. 

Un système interactif qui n’est pas là par hasard, puisque l’artiste projette d’élargir cette réalisation en y incluant son documentaire, les interviews des participants et quelques autres petites idées qu’il «ne peut pas encore dévoiler pour l’instant». Son objectif, montrer la sympathie entre humains venus des quatre coins du monde : «Peu importe si tu viens d’Iran, d’Allemagne, du Luxembourg ou du Kenya, à la fin nous sommes tous humains et nous partageons les mêmes histoires, les mêmes souffrances. Comme ici à Luxembourg, il fut un temps où il y avait des problèmes similaires concernant les droits des femmes, par exemple le fait qu’elles ne pouvaient pas ouvrir de compte en banque indépendamment d’un homme», rappelle-t-il. Pour l’instant, le Luxembourg est le premier pays de la liste où cette exposition voit le jour, mais Sobhan prévoit d’élargir son audience dans le futur.

Un monde connecté

L’histoire iranienne et son combat en faveur des droits humains ne date pas d’hier. En effet, l’artiste retrace 2 500 ans d’historique, de la Perse antique jusqu’à tout récemment. Si généralement les peuples progressent dans le temps, l’ancienne Perse vit l’opposé, «En voyant ce documentaire, on remarque que les femmes iraniennes avaient, à l’époque antique, des droits, des salaires égaux à ceux des hommes, la possibilité de voyager seules et librement. C’est incroyable de voir qu’au cours du temps tous ces droits fondamentaux ont disparu.» 

Ayant lui-même été confronté à la répression iranienne, Sobhan Naderi s’est fait licencier de son studio puis incarcérer pendant huit mois dans son pays natal, avant de parvenir à échapper au régime et à trouver refuge au Luxembourg, en 2018. C’est lors des premières manifestations survenues en septembre 2022 en Iran qu’il a eu l’idée de réaliser ce court métrage. Un message important et émouvant qu’il a voulu transmettre au-delà des frontières, «Je pense qu’on vit dans un monde très connecté, nous ne sommes pas séparés par de simples frontières. Par exemple, une des filles tuées dans ces photos, Hedis, avait une petite copine qui vit en Allemagne. Elles se sont connues sur internet, et cela prouve que l’Iran est indirectement lié à l’Europe. Les Européens et Luxembourgeois en particulier doivent savoir ce qu’il se passe actuellement en Iran, tout en connaissant l’historique du pays

Romina et sa belle-mère ont toutes les deux été intriguées par cet évènement et confient : «On est très émues et révoltées». Le documentaire et son réalisateur restent disponibles au Cercle Cité jusqu’au 25 août, tous les jours à partir de 15 heures.

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