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Limitation du congé maladie : le salarié lésé et « sous pression », fustige le LCGB


«Le ministre s'est uni avec le camp syndical qui dispose du même groupe sanguin que lui», lance Patrick Dury, en visant à la fois le ministre socialiste de la Sécurité sociale et ses confrères de l'OGBL. (photo Fabrizio Pizzolante)

La nouvelle règlementation sur la limite légale de maladie, qui sera portée de 52 à 78 semaines, n’est pas suffisante aux yeux du syndicat chrétien. Qui estime que le ministre de la Sécurité sociale n’est motivé que par les prochaines Législatives.

Le 1er mai et la fête du Travail arrivent à grands pas. Les élections législatives du 14 octobre aussi. C’est dans ce contexte plutôt explosif que le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider (LSAP), a annoncé la semaine dernière sa volonté d’entériner dans une loi une augmentation de la limite légale du congé de maladie de 52 à 78 semaines, le tout sur une période de référence de deux ans.

Jusqu’à présent, le salarié qui, sur une durée de 24 mois, cumulait 52 semaines d’absence pour maladie perdait à la fois son emploi et ses indemnités de maladie. «Nous luttons depuis plus de quatre ans pour que cette règlementation soit abolie. Si un salarié est malade, il est malade. Il est inconcevable qu’il soit mis sous pression par cette limite», fulminait lundi Patrick Dury, le président du LCGB. Contrairement à l’OGBL, qui reste le premier syndicat du pays, le syndicat chrétien n’est pas sur la même longueur d’onde que le ministre socialiste de la Sécurité sociale.

« Une manœuvre électorale »

«C’est notre critique qui a permis de faire avancer les choses. Mais passer de 52 à 78 semaines n’est pas suffisant. On continue à plaider pour l’abolition pure et simple de cette limitation», poursuit Patrick Dury, très remonté au moment d’affronter la presse. Il avoue que la décision du ministre «constitue bien un pas en avant», mais, selon lui, «la discrimination entre le secteur privé et le secteur public persiste». Dans la fonction publique, cette limite n’existe en effet pas.

Au-delà de cette critique concernant la discrimination, le LCGB pense que la décision tardive du ministre Romain Schneider est motivée par l’approche de la date du scrutin national. «On n’était pas convié à la table des négociations. Le ministre s’est uni avec le camp syndical qui dispose du même groupe sanguin que lui», lance Patrick Dury, en visant à la fois le ministre socialiste de la Sécurité sociale et ses confrères de l’OGBL.

«Il s’agit clairement d’une manœuvre électorale. Cela a déjà été le cas avec l’assurance dépendance. Les deux réformes ne profitent pas aux personnes concernées», fustige encore le président du LCGB. Une réunion entre le LCGB et le ministre de la Sécurité sociale doit avoir lieu dans les jours à venir. Mais «on n’accorde plus trop de crédit aux déclarations venant de ce ministre», conclut Patrick Dury.

David Marques

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