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L’hiver et l’automne, saisons de tous les dangers pour les piétons


Les statistiques sont nettes : au Luxembourg, la majeure partie des accidents impliquant un piéton ont lieu à la mauvaise saison (Photo d'illustration : AFP).

En 2017, au Grand-Duché, 32 des 46 accidents graves ou mortels impliquant des piétons sont survenus en hiver et en automne.

On pourrait penser que c’est en été, période durant laquelle le nombre de piétons est le plus élevé, que survient la majorité des accidents. Ce n’est pourtant pas la saison la plus accidentogène de l’année.
Les accidents impliquant des piétons sont en effet généralement bien plus nombreux durant l’automne et l’hiver, avec, sans surprise, un pic durant les heures de pointe du soir, entre 16 h et 19 h, où le trafic et le nombre de piétons sont les plus importants. En cause? L’obscurité et les mauvaises conditions climatiques.
Néanmoins, «en hiver, ces accidents ont lieu le plus souvent en agglomération et sont moins souvent mortels : la vitesse est toujours déterminante quant à la gravité et l’issue d’un accident», souligne Isabelle Medinger, directrice de l’Association luxembourgeoise pour la prévention des accidents de la route, Sécurité routière.
Pour traverser la route en toute sécurité, mieux vaut donc être bien visible. C’est d’ailleurs le thème de la campagne «Réfléchissez» mise en place depuis l’année dernière par la Sécurité routière. Pour cela, porter autant que possible des couleurs claires, mais aussi être équipé de brassards réfléchissants. «Malheureusement, les gens sont réticents à les porter, même les gris, déplore Isabelle Medinger. Les enfants et les sportifs sont meilleurs élèves!»
Pour leur propre sécurité, les piétons doivent également faire preuve d’une grande vigilance.

Les plus vulnérables : les enfants et les séniors
«Les conducteurs ne sont pas toujours seuls à blâmer lorsque survient un accident avec un piéton», soulignait le Statec dans un rapport de mai 2013 sur les piétons impliqués dans les accidents corporels de la route. «Le piéton étant l’usager vulnérable par excellence, même si le trafic motorisé doit vous laisser la priorité, n’insistez pas sur vos droits!», rappelle ainsi la Sécurité routière, qui invite le piéton à bien s’assurer de pouvoir traverser la chaussée sans danger avant de s’engager.
«Il y a eu des efforts de faits au niveau de l’éclairage des passages piétons, précise Isabelle Medinger. De même, les zones 30 sont capitales. Mais il reste encore beaucoup à faire au niveau des infrastructures.»
«Le portable à la main ou à l’oreille, que ce soit du côté des conducteurs ou des piétons, n’améliore pas non plus la situation», ajoute la directrice.
Parmi les victimes d’accidents graves ou mortels, les séniors (65 ans et plus) sont les plus nombreux. «Avec l’âge, les réflexes et la qualité de l’audition et de la vision diminuent souvent», prévient le Statec.
Autre catégorie de population particulièrement vulnérable : les enfants. Souvent plus exposés (sur le chemin de l’école, en jouant dehors), plus difficilement visibles du fait de leur petite taille (qui les empêche aussi de bien voir), ils ont en outre des difficultés à mesurer le danger de par leur développement physiologique et psychologique.

« Jusqu’à 6 ans, l’enfant ne peut prêter attention qu’à une seule chose à la fois »
«Dès que l’enfant voit, il croit aussi être vu. Il n’identifie pas spontanément les bruits et localise mal leur provenance. Jusqu’à 7 ans, il a du mal à évaluer les distances et à distinguer une voiture à l’arrêt d’un véhicule qui roule lentement», explique la Sécurité routière, ajoutant : «Jusqu’à 6 ans, l’enfant ne peut prêter attention qu’à une seule chose à la fois. S’il court après un ballon, il ne pensera qu’à cela et pas aux voitures!» La Sécurité routière recommande donc aux parents d’adopter «une pédagogie permanente et évolutive» : pas de surprotection, mais une éducation routière dès le plus jeune âge (3 ans), par l’observation et l’explication. Et, surtout, en faisant soi-même preuve d’un comportement exemplaire.
«Les parents doivent avoir acquis la certitude que leur enfant a parfaitement assimilé et compris les dangers sur la route, avant de le « lâcher » seul», précise l’ASBL, qui invite par ailleurs les parents à vêtir leurs enfants de couleurs claires et à les équiper de sac à dos ou cartable munis de tissus réfléchissants.

Tatiana Salvan

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