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Des villages lorrains ripostent à la hausse du trafic frontalier


Des panneaux ont été installés de part et d’autre de la rue, pour signifier aux usagers la mesure mise en place. Elle sera effective à compter du 1er août. Photo Philippe Neu

Chaque jour, des milliers de véhicules traversent les communes situées le long de la frontière, au grand dam des riverains qui aspirent à plus de tranquillité. À Rédange, la rue de la Côte est devenue le symbole de ce conflit. La mairie joue l’apaisement : elle vient de prendre un arrêté qui vise à limiter le trafic.

Six ans que ça dure. Rue de la Côte, à Rédange, le flot des véhicules ne s’interrompt qu’à de rares moments. Des répits de courtes durées pour les riverains, qui assistent matins et soirs au ballet incessant des voitures.

«En plus d’être dangereux, le trafic génère aussi de la pollution et du bruit. J’ai arrêté de laver les vitres…», témoigne Sonia* une habitante, à nos confrères du Républicain Lorrain, en désignant la poussière qui ternit sa porte d’entrée. Impossible de savoir combien de voitures passent sous ses fenêtres chaque jour – même si des mesures auraient été réalisées par la mairie – mais leur nombre dépasse allégrement les capacités d’une rue qui n’a jamais été pensée pour les absorber.

Chaque jour, aux heures de pointe, plus de 15 000 véhicules traversent l’artère principale d’Audun-le-Tiche. Les raisons sont à la fois techniques (un tracé pour le moins curieux, un ouvrage jamais achevé) et sociétales (le nombre de travailleurs frontaliers a explosé).

Au plus grand désespoir des riverains, qui aspirent à plus de tranquillité. En quelques années, la rue de la Côte est devenue le symbole des frictions qui opposent ceux qui vivent sur la frontière, et ceux qui y transitent. «On a beau leur expliquer que ce qu’ils font est dangereux, ils nous opposent qu’ils sont pressés…», rapporte Sonia.

Ces dernières années, sous la pression des riverains, la municipalité a pris des mesures pour dissuader les usagers de la route  : pose de bandes rugueuses, dos-d’âne, chicanes, feux intermittents, stops. Rien n’y a fait.

Le maire, Daniel Cimarelli, en convient : les effets sont limités. Il vient donc de prendre un arrêté qui vise à réduire la circulation dans cette rue. À compter du 1ᵉʳ août, il sera interdit d’emprunter la rue de la Côte dans le sens France-Luxembourg de 4 h à 9 h du matin, et dans l’autre sens de 15 h à 20 h.

«Il n’y a pas de place pour que les riverains et les voitures cohabitent. Or, les habitants doivent pouvoir vivre tranquillement. La rue doit être sûre et apaisée», se justifie-t-il. Cela suffira-t-il à endiguer le trafic ?

* le prénom a été modifié

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