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Les trésors architecturaux de la Chambre des députés révélés


Pour ce projet, le photographe Marc Schoentgen a posté son appareil dans les mansardes et greniers alentour.

À Luxembourg, une exposition photo en plein air montre les détails architecturaux de l’Hôtel de la Chambre des députés, révélant aux passants ce qu’ils ne peuvent pas voir depuis la rue. Rencontre avec le photographe.

Parmi ses nombreuses casquettes – photographe, auteur d’ouvrages consacrés à l’histoire et au patrimoine luxembourgeois, mais aussi policier et responsable de la protection des trois résidences de la famille grand-ducale au Luxembourg –, c’est celle de l’artiste que Marc Schoentgen enfile à nouveau, le temps d’une exposition dans la capitale.

Après la Gëlle Fra ou encore le palais grand-ducal, c’est sur l’Hôtel de la Chambre des députés qu’il a cette fois jeté son dévolu : une imposante bâtisse érigée entre juillet 1858 et octobre 1860 sous la direction de l’ingénieur et architecte luxembourgeois Antoine Hartmann.

Installés sur de grands panneaux au coin de la rue de l’Eau et de la rue du Marché-aux-Herbes, les clichés de ce passionné viendront masquer les travaux de modernisation d’une partie des bâtiments de l’administration parlementaire qui devraient débuter sous peu et durer au moins une année. 

C’est Marc Schoentgen qui a soumis le projet au nouveau président de la Chambre des députés, Claude Wiseler, avec l’idée de profiter de ce chantier pour donner un coup de projecteur sur l’architecture du lieu : «J’aime beaucoup le travail des détails. J’ai pensé qu’il serait intéressant de révéler au public ce qui se cache sur les murs de l’Hôtel de la Chambre, ou ce qui est trop haut pour être aperçu depuis la rue», raconte-t-il.

Au fil de l’installation allongée sur des dizaines de mètres, on découvre ainsi, en gros plan, différentes statues et ornements de l’édifice historique, dont les visages des archanges délicatement posés sur le toit et symbolisant le pouvoir législatif. «Celle-ci est vraiment ma préférée», glisse-t-il, en désignant justement le portrait d’un de ces anges perchés, avec le drapeau national flottant en arrière-plan.

La marque des tailleurs de pierre

On s’amuse aussi de quelques détails cocasses qui n’ont pas échappé à l’œil du photographe : «On voit ici une salamandre sculptée au niveau de la porte secondaire de la Chambre. Il s’agit d’un symbole censé protéger des incendies», explique-t-il, avant de nous guider vers d’autres images.

«Là, on a des figurines dans des postures amusantes : l’une fait le poirier, l’autre semble porter quelque chose. Il y en a toute une rangée sur le toit, qui mesurent moins de 20 centimètres. La marque des tailleurs de pierre qui ont travaillé ici», sourit-il. Pour pouvoir capter ces petits trésors parfois minuscules, Marc Schoentgen s’est positionné dans les mansardes et greniers des maisons alentour, le téléobjectif faisant le reste.

L’exposition temporaire «L’invisible rendu visible» est à découvrir dès aujourd’hui au coin de la rue de l’Eau et de la rue du Marché-aux-Herbes à Luxembourg. Et pour ceux qui ne passeraient pas souvent dans le quartier, le photographe promet de publier certaines images sur son compte Instagram @schoentgen_marc.

Un lieu chargé d’histoire

Après l’indépendance en 1839, l’assemblée des États – qui deviendra ensuite la Chambre des députés – siège à l’actuel palais grand-ducal, puis tient ses séances à l’hôtel de ville. En 1858, les maisons Wirtgen, Baustert, Hernandez et Heynen, situées au Marché-aux-Herbes, au cœur de la vieille ville, sont démolies en vue de la construction d’une toute nouvelle Chambre des députés, d’après les plans de l’ingénieur Antoine Hartmann. De style historiciste, l’immeuble mêle des éléments gothiques, Renaissance et classiques.

«J’aime beaucoup le travail des détails.»

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