Accueil | A la Une | Le point sur les maladies infectieuses au Luxembourg

Le point sur les maladies infectieuses au Luxembourg


Le rapport a été présenté ce mardi. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le dernier rapport annuel 2022 sur les maladies transmissibles a été présenté ce mardi après-midi. Covid, grippe, variole du singe, mais aussi tuberculose, entre autres, ont circulé dans le pays.

S’il est bien une chose qu’il n’est plus nécessaire d’expliquer depuis 2020 et l’apparition de l’épidémie de Covid-19, c’est l’importance de connaître précisément la situation des maladies infectieuses dans un pays. Un tel savoir permet en effet de limiter, voire enrayer leur propagation par la mise en place de mesures sanitaires adaptées. Et ce savoir est désormais, en ce qui concerne l’année 2022, recensé et analysé dans un document.

Rédigé par l’inspection sanitaire de la Santé (INSA) et intitulé “Rapport épidémiologique des maladies transmissibles au Luxembourg”, il a été présenté ce mardi par le Dr Jean-Claude Schmit, le directeur de la Santé, et Paulette Lenert, la ministre de la Santé.

Ce rapport couvre 2022. Une année particulière, puisqu’en novembre circulaient simultanément des maladies respiratoires telles que le covid, la grippe et la bronchiolite – cette dernière ayant touché tellement de petits patients à la fois que les services des hôpitaux ont été débordés.

Sans surprise, le Covid-19 a été «prédominant», plusieurs vagues d’infections se sont succédé, «suivies d’une diminution rapide du nombre de tests effectués». Mais, le rapport met aussi l’accent sur la grippe, qui a été particulièrement virulente, ainsi que sur la variole du singe (Mpox) que 57 personnes auront officiellement contractée. Le séquençage génique, note encore le rapport, “a permis de relier deux cas de salmonellose au Luxembourg à une épidémie en Europe causée par la consommation de chocolats Ferrero, touchant plus de 400 personnes”.

D’autres maladies que les gestes barrières avaient mises à l’index sont réapparues une fois le lavage des mains moins systématique, le port du masque aboli et la distance sociale supprimée : 275 cas d’infections à rotavirus (déclenchant notamment des gastro-entérites) ont été comptabilisés contre 92 en 2021.

Exit le carnet à souches

Le rapport relève aussi une augmentation du nombre de cas de tuberculose : 48 cas en 2022, 35 en 2021. «Pour la première fois, est-il écrit, nous avons dû mener des enquêtes à la suite de l’exposition à un cas dans une école et dans une maison relais». Plusieurs enfants ont reçu six mois de traitement antibiotique préventivement.

Et, même si en ce mois de juin 2023, ces épidémies semblent n’être qu’un mauvais souvenir, la présentation du rapport a aussi été l’occasion d’expliquer comment les données épidémiologiques ont été recueillies.

Ainsi, jusqu’en 2018, quand un médecin traitant auscultait un patient et découvrait une rougeole ou une gastro-entérite, il était censé prendre son carnet à souches et inscrire le nom de la maladie infectieuse dessus puis l’envoyer au ministère de la Santé. Les rapports étaient mensuels et le taux de participation faible.

Depuis cinq ans, une loi a intégré les laboratoires d’analyses médicales dans la boucle et rendu obligatoire la déclaration de 73 maladies respiratoires, gastro-intestinales, sexuellement transmissibles… Soixante-deux doivent l’être par les labos et 48 par les médecins. Fini le carnet à souches, place à la digitalisation.

Toutes les données sont transmises in fine à la division de l’Inspection sanitaire de la direction de la Santé, qui à son tour les rapporte à l’European Centre for Disease Prevention (ECDC) et à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière étape reste néanmoins encore fastidieuse puisqu’il faut encoder tous ces renseignements manuellement. Autres bémols, certains laboratoires n’ont commencé qu’en 2022 à déclarer certains pathogènes tandis que d’autres rencontraient des problèmes informatiques parfois difficilement décelables.

Des améliorations techniques sont nécessaires, a d’ailleurs convenu le Dr Jean-Claude Schmit, car «certaines maladies présentent un manque d’informations essentielles pour une interprétation précise». Une meilleure qualité de données devrait entrainer une meilleure prise en charge des maladies infectieuses.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.