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[Éliminatoires Euro-2024] Holtz et ses gars envoient un message puissant depuis la Bosnie


Le message d'Yvandro Borges est clair : les Roud Léiwen étaient prêts, concentrés. Photo: mélanie maps/sportspress.lu

Auteur d’un match quasi-parfait, le Luxembourg vient de prendre la dimension du groupe J en battant l’un des favoris (0-2) alors que Gerson Rodrigues, son meilleur buteur, venait d’être renvoyé à la maison et Vincent Thill avait fait sécession. Deux grands vainqueurs à cette soirée : la cote du Grand-Duché et… son sélectionneur, qui en sort renforcé comme jamais.

Tout ce déplacement en Bosnie, contre un adversaire doté de plus d’individualités (notamment le duo Pjanic-Dzeko) devrait être lu à l’aune des 48 h qui ont précédé, de l’exclusion de Gerson Rodrigues du groupe pour raisons disciplinaires et après une discussion avec la police au sortir du match de samedi contre le Liechtenstein, mais aussi de la désertion de Vincent Thill et de ce qui ressemble à un petit mouvement de fronde contre le sélectionneur. Et ce dernier passait un test grandeur nature sur sa capacité à mobiliser son effectif derrière la cause nationale d’une part et la sienne d’autre part.

La veille de la rencontre, Luc Holtz ne s’était pas démonté devant cette amorce de fronde et avait ainsi indiqué pouvoir faire le job sans son meilleur buteur, dont il ne pouvait plus tolérer le comportement, ni le cadet des frangins Thill, qu’il jugeait de toute façon un peu trop léger pour ce match à haute densité physique. Et le début de match a été un petit chef d’oeuvre : Borges surprenait l’axe bosnien sur une mauvaise passe de Sadicanin vers Barisic. Il dépossède ce dernier du ballon, élimine le portier et marque comme un grand dans le but vide (0-1, 4e). Une action de briscard que n’aurait pas renié son glorieux aîné et qui fait suite à une performance plus qu’intéressante contre le Liechtenstein, même si elle avait manqué d’un peu de cette précision chirurgicale.

Yvandro Borges succède à Dan Huss

L’histoire retiendra que l’ailier de Mönchengladbach sera le premier joueur luxembourgeois à marquer en terre bosnienne, même si Dan Huss, en mars 2004, avait déjà scoré dans ce siècle contre le même adversaire (1-2), mais à la maison. Une réalisation qui était d’ailleurs la seule en 630 minutes contre la Bosnie.

Après ce petit bijou, le Grand-Duché a envoyé un sacré message au pays : son sélectionneur peut bien être mis en difficulté par la situation, le reste du groupe, amputé, répond présent. Et bien. Sorti d’une tête sur le poteau de Kodro (18e), le bloc est bien en place, discipliné -avec un Sinani dans un grand jour à la baguette- et Moris n’a rien à faire jusqu’à la pause.

Et la Bosnie rate un pénalty!

À 45 minutes d’un exploit retentissant autant sportivement qu’humainement tant la préparation de cette rencontre a été polluée par des considérations gênantes, les Roud Léiwen reviennent gonflés à bloc. Et très vite, les Luxembourgeois vont avoir une énorme occasion de doubler le score par Barreiro, qui profite d’un écran de Sinani pour défier Sehic mais le gardien de Konyaspor sort le grand jeu, du pied.

La chance va quand même s’inviter dans la partie très maîtrisée du Luxembourg et sur un très léger tirage de maillot de Bohnert sur Dzeko (avec intervention de la VAR), Moris, spécialiste des pénalties, va voir Hadziahmetovic expédie le sien au-dessus de la barre (56e). Moris n’a pas encore été décisif ce soir. Il va l’être très peu de temps après, alors que la Bosnie accélère : il détourne une tête de Cimirot sur le poteau (63e).

Le match vient de tourner. Car dix minutes plus tard, avant d’entrer dans le dernier quart d’heure, Barreiro rend la pareille à Sinani et le lance en profondeur. L’attaquant, en feu, fait une feinte et marque de loin (0-2, 74e). Monumental choc dans ce groupe J : le Grand-Duché s’installe comme un outsider sérieux à la qualification après avoir fait quatre points sur six  à l’extérieur contre deux nations qui peuvent prétendre au top 3 (Slovaquie et Bosnie) et avant de recevoir l’Islande. Et Luc Holtz, chahuté par le grondement sourd de certains joueurs qui semblent s’être donnés le mot en sort grandi : il vient de remobiliser en un temps record toute une équipe qui avait de quoi se poser bien des questions. Sacrée soirée…

Julien Mollereau

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